Dans le cadre de ses activités, accélérées ces dernières semaines autour de l'Algérie parallèlement à la tenue des procès des détenus politiques et d'opinion du hirak, l'ONG Riposte internationale a adressé, au début de cette semaine, des courriers individuels aux membres du Conseil des droits de l'homme (CDH) des Nations unies. «Notre objectif est de les alerter sur la situation des libertés et des droits de l'homme en Algérie, qui s'est détériorée davantage depuis juin 2019 à cause de l'instrumentalisation de la justice par le régime autoritaire dans sa volonté de contenir la révolution du 22 février», explique Ali Aït Djoudi, président de ladite organisation internationale de la défense des droits de l'homme s'occupant principalement de la région Afrique du Nord, créée en 2017 et basée à Paris. Cela vient quelques jours seulement après avoir organisé un rassemblement devant le siège du CDH, à Genève (15 septembre), à l'occasion de l'ouverture de sa 45e session ordinaire (14 septembre – 6 octobre). «Nous voulions interpeller cette instance afin de rappeler à l'Algérie ses engagements en signant les conventions et les chartes des droits de l'homme. Nous avons exigé à ce que le CDH demande des comptes aux autorités algériennes au sujet de plusieurs dépassements constatés en matière d'arrestations arbitraires de manifestants et d'acteurs du mouvement de contestation, de leur emprisonnement, du déroulement de leurs procès, etc.», rappelle notre interlocuteur. En marge de cette manifestation, l'ONG a remis au CDH un «Rapport sur la situation politique et des droits de l'homme en Algérie». Ce document, couvrant la période allant de février 2019 à août 2020, a été rédigé par Riposte internationale, en collaboration avec des universitaires et des observateurs du paysage politique algérien. Il aborde une dizaine de points, dont notamment : «Les services de sécurité et l'instrumentalisation de la justice», «Pourrissement de l'espace politiques et Conséquences», «Le dispositif constitutionnel et le projet de sa révision», «Verrouillage par le régime du champ médiatique», etc. Il contient également la liste des «journaux en ligne inaccessibles en Algérie» et celle des «détenus d'opinion par wilaya» (mise à jour en juillet 2020). Le même jour, une lettre de contestation, co-signée par Riposte internationale et d'autres organisations et syndicats algériens, a été adressée directement à Michelle Bachelet, Haute‐Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, pour dénoncer «le deux poids, deux mesures» du Haut-Commissariat qui donnerait l'impression, selon les signataires, d'être plus au «service exclusif du monde occidental». Pour eux, ledit organe onusien «ne saurait se satisfaire d'une position d'indifférence ou d'attente à l'égard de la crise des droits humains qui secouent Algérie depuis plusieurs mois». Dans ce sens, ils exigent que la situation en Algérie soit abordée lors des débats de la session en cours du CDH. Paris, De notre bureau. Samir Ghezlaoui