De nombreux compatriotes ont rejoint, hier, pour un rassemblement sur la place des Nations unies à Genève, un groupe de militants de différents collectifs qui, depuis la France, ont rallié à pied la capitale suisse. La marche, qui a duré une semaine, a été organisée par des collectifs de la diaspora, afin de sensibiliser la communauté internationale sur le sort des détenus d'opinion en Algérie et sur la poursuite des arrestations politiques. Plusieurs portraits de détenus, dont celui du journaliste Khaled Drareni, ont été brandis par les manifestants sur la place des Nations unies où se trouve le siège du Haut-Commissariat aux droits de l'Homme (HCDH) de l'ONU. L'arrivée de la marche et le rassemblement ont eu lieu la veille de la tenue au HCDH d'une réunion d'experts relative à la détention arbitraire dans le monde. Les participants à la marche espèrent être reçus par Michelle Bachelet, ancienne présidente du Chili et haute-commissaire des Nations unies aux droits de l'Homme. Ils comptent lui remettre une lettre qui énumère l'ensemble des articles de la Convention internationale des droits de l'Homme violés par le pouvoir algérien. "La répression ne fait qu'augmenter. Le régime en place a instrumentalisé la crise du Covid pour arrêter davantage de personnes", résume Assia Guechoud, coordinatrice de la marche en indiquant que le HCDH doit prendre position sur la situation des droits de l'Homme en Algérie. "L'Algérie a signé le pacte international relatif aux droits civiques et politiques. À ce titre, elle a des comptes à rendre", fait savoir la militante qui appelle à des sanctions. L'avocat Lachemi Belhocine, qui a également participé à la marche, considère que l'ONU a pour mission de veiller au respect des droits de l'Homme à travers le monde et doit, par conséquent, intervenir pour arrêter les violations des libertés en Algérie. Me Belhocine est également membre du collectif Algériens sans frontières. En octobre 2019, cette organisation qui fédère les militants algériens pour la démocratie à travers le monde a déposé au siège de l'ONU à New York une lettre à l'adresse du secrétaire général, Antonio Guterres. Pendant le rassemblement d'hier sur la place des Nations unies, certains marcheurs se sont relayés à la tribune pour expliquer leurs motivations et marteler leurs revendications. "Par son silence, l'ONU se rend complice des violations des droits de l'Homme en Algérie", a notamment souligné une manifestante. La marche, qui a démarré le 15 août dernier à Chambéry dans les Alpes françaises, compte quelques dizaines de participants, venus pour certains de Paris. Elle s'est étalée sur un parcours de 100 kilomètres. Les photos et les vidéos du périple ont été largement commentées et partagées sur les réseaux sociaux.