Encore une fois, la corporation médicale à Blida est en deuil. Jeudi dernier, le Dr Abderrahmane Bensaadoune, médecin au service diabétologie de l'hôpital Brahim Tirichine (ex-Faubourg), est décédé des suites de sa contamination par la Covid-19. Toujours au premier rang depuis le début de la pandémie pour prendre en charge, avec conscience et sens du devoir, les malades atteints du coronavirus, le médecin a été contaminé il y a environ un mois. Il était en réanimation depuis le 16 novembre dernier avant de rendre l'âme trois semaines après. L'annonce de son décès a créé une ambiance de tristesse parmi ses collègues et ses patients, lui qui était admiré par tous. Il devait partir à la retraite au début de l'année en cours après avoir atteint l'âge légal (60 ans), mais il a préféré combattre avec ses collègues pour la cause du malade. «C'était un praticien consciencieux et serviable», témoigne un de ses collègues de travail. «Il était d'une remarquable gentillesse. C'était aussi le sportif à l'esprit sain. On l'appelait le médecin des pauvres, tellement il éprouvait un réel plaisir à soigner les démunis», ajoute un autre. Avant son enterrement, le cercueil du défunt a été posé dans la cour de l'hôpital où il exerçait afin que ses collègues, médecins, paramédicaux, administrateurs et ouvriers puissent lui rendre hommage. Un moment d'émotion, de pleurs et de témoignages émouvants... Des médecins s'inquiètent de cette hémorragie touchant le corps médical et estiment que le nombre de praticiens ayant été victime de la Covid-19 en Algérie reste élevé comparativement aux pays qui ont plus de cas de coronavirus. Déjà qu'ils souffrent de burn-out, ils demandent ainsi plus de protection pour stopper (ou du moins minimiser) cette inquiétante hémorragie qui n'est pas sans conséquences négatives sur la prise en charge des malades... Pour rappel, le directeur de la prévention et la promotion de la santé, le Dr Djamel Fourar, a fait état, le 23 novembre dernier, de 120 employés du secteur de la santé, tous corps confondus, décédés à l'échelle nationale et 9146 autres contaminés depuis l'apparition du coronavirus en Algérie. De son côté, le Pr Abderrazak Bouamra, chef de service épidémiologie au Chu de Blida, avait alerté, il y a quelques semaines, sur la séroprévalence du Sars-CoV-2 en milieu professionnel hospitalier. Dans une information relayée par l'APS, il avait précisé qu'«un taux de 17,1% des personnels soignants ont été testés positifs au coronavirus au Chu de Blida (...) et que les paramédicaux, médecins généralistes et pharmaciens étaient les plus touchés par rapport au personnel administratif et autres corps», et ce, suite à une étude épidémiologique menée en collaboration avec l'Institut Pasteur d'Algérie. Advertisements