Est-il normal qu'un chantier concernant une simple opération de changement de canalisations ou réfection des trottoirs sur une rue principale puisse durer aussi longtemps ?» s'interrogent les riverains de Hussein Dey. Après presque deux années de travaux sur les routes des artères communales, le chantier n'a pas encore connu son épilogue. Bien que dans certaines venelles de cette commune les travaux sont achevés, il n'en demeure pas moins que dans d'autres ruelles les chantiers accusent beaucoup de retard. A la rue Boudjemâa Moghni et ses alentours, les chantiers de VRD et le revêtement des trottoirs ont pris en otage cette fraction la plus fréquentée de la commune. Depuis l'unité de la brigade de la gendarmerie jusqu'à l'extrémité de la rue qui prend fin devant l'hôpital Nafissa Hammoud (ex-Parnet), la route est dans un état de dégradation avancée transformant les lieux en un véritable cauchemar pour les automobilistes et les piétons. Des entrepreneurs privés, pour rappel, ont bénéficié de contrats pour la rénovation d'une dizaine de kilomètres de trottoirs à travers toute la commune. Aujourd'hui et après deux années, la réfection n'a pas été menée à terme, malgré les contrats et les Ordres de service signés (ODS) par l'apc. Sur l'artère Boudjemâa Moghni, rue marchande par excellence, quelques équipes de main-d'œuvre s'affairent à reprendre les travaux de réfection des trottoirs ces derniers jours après une bonne période de «trêve». Au rythme où vont les travaux entre la pose du pavé des trottoirs et le revêtement de la partie piétonne, cela devra prendre deux autres mois, ce qui fera durer les désagréments causés aux citoyens. A y voir de plus près, les gérants d'entreprises chargées de cette mission ne semblent guère soucieux des échéances fixées, ou du moins du contrat moral envers la population. A Hussein Dey, le chantier à ciel ouvert ne se limite pas à la seule rue principale. Les venelles secondaires sont elles aussi totalement obstruées. Il faut savoir que le chantier s'étend sur un linéaire de 150 mètres. Le branchement vers la ruelle Hamouda Boughdar depuis l'artère principale (Boudjemâa Moghni) connaît lui aussi des désagréments qui découlent de ce chantier. Les résidents n'y ont plus accès depuis plusieurs mois. «Cette situation nous rend vraiment la vie difficile. Pour rejoindre nos immeubles, il faut marcher dans la gadoue. Pire encore, nous n'avons plus accès en voiture car la route est éventrée. Cela nous contraint à garer nos véhicules ailleurs, notamment le soir où les choses se compliquent davantage», nous dira un habitant de cette rue. VRD Un panneau de la Seaal est implanté au commencement de cette artère (Hamouda Boughdar), indiquant que la route est barrée à la circulation automobile. Le chantier des réseaux VRD au milieu de cette rue, pris en charge par l'entreprise des travaux publics de l'hydraulique ETPH Lassab, a pris en otage un pan entier d'un immeuble d'habitation. Inclinée en pente douce, cette voie qui s'allonge sur 200 m débouche sur la rue Tripoli (passage du tramway), l'autre artère principale de la commune. Une tranchée d'une profondeur de 1 mètre prend la largeur de la chaussée et s'étend sur une longueur de 150 m. Des canalisations en PVC d'un diamètre 500 mm et des buses en béton armé de diamètre 2000 mm sont en cours d'installation à travers cette cavité pour être raccordées à la conduite principale. «En plus des canalisations, cette profonde tranchée absorbera des regards de visite, facilitant le travail d'entretien et de curage périodiques. Tous ces travaux vont encore durer quelque temps», a précisé un hydraulicien interrogé à l'occasion sans préciser le délai de livraison du chantier. Des pelleteuses mécaniques, des rétro-chargeurs et autres engins de chantier sont immobilisés à quelques mètres de la cavité. Engagée sous la houlette de la Seaal, cette entreprises privée spécialisée dans les travaux hydrauliques est à pied d'œuvre afin de finaliser les travaux, nous explique le chef de chantier qui mentionne que le projet s'inscrit dans le cadre de la prévention des inondations et le traitement du vieux réseau d'assainissement. «La commune de Hussein Dey a la particularité d'être bâtie sur une déclivité. Ce qui influe négativement, durant la période des averses, sur le trafic du tramway qui avait été plusieurs fois interrompu suite à des inondations enregistrées à la rue de Tripoli», a encore développé le même hydraulicien. D'après lui, le chantier a pris du retard à cause de la vétusté du réseau d'assainissement. Ces conduites centenaires n'arrivent plus à contenir les ruissellements des eaux pluviales qui terminent leur course par ricochet dans la rue de Tripoli sous forme d'inondation. «Autant dire qu'après la finalisation des travaux, la rue de Tripoli sera un tant soit peu épargnée par les inondations. Entre-temps, nous procéderons à la mise en place des avaloirs, caniveaux, regards intermédiaires et regards principaux. Nous procéderons également à la remise en état de la chaussée et à la pose des bandes de trottoirs», a indiqué l'interlocuteur à El Watan. Lacunes Il faut savoir que les travaux d'assainissement au niveau de la rue Boudjemâa Moghni et ses alentours ont connu un manque flagrant en matière de suivi des services de l'apc, relève-t-on. Il y a quelques jours, une partie du chantier situé à l'entrée de l'hôpital Nafissa Hamoud (ex-Parnet) a connu un affaissement dangereux. Après plusieurs requêtes émises par les riverains et des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux dénonçant le «bâclage» de l'entreprise en charge de l'exécution du projet, une autre équipe de l'hydraulique de la wilaya a été détachée en urgence pour rectifier les lacunes. La phase finale du chantier, quant à elle, c'est-à-dire la remise en l'état du bitume, n'a pas été faite. Du coup, la chaussée s'est sensiblement rétrécie à la circulation. En somme, les citoyens de cette commune et l'ensemble des commerçants ne cessent de s'interroger sur les raisons de ce retard et les conditions d'octroi des projets à certaines entreprises. «Malgré la consistance de ces projets qui régleront plusieurs problèmes, notamment ceux ayant trait à l'assainissement, les responsables locaux n'ont, semble-t-il, pas pris le soin de faire respecter les délais fixés et asurer un suivi rigoureux de ces chantiers», se désole-t-on. Advertisements