Envie d'un nouveau style de tableau avec une touche de culture algérienne pour égayer vos salons. N'allez pas plus loin, car Figourra est ce qu'il vous faut. Il s'agit d'un concept de dessins en digital painting de personnalités algériennes issues de différents secteurs d'art. Avant tout, Figourra est une initiative axée sur la vulgarisation et la popularisation de l'art et de la culture algériens. Un concept atypique autour de grandes figures artistiques algériennes telles que des acteurs, des écrivains, des chanteurs, mais aussi de personnalités fortes, notamment la femme amazighe ou la femme targuie. Parmi les figures algériennes, nous pouvons retrouver Kateb Yacine, Mouloud Mammeri, Taos Amrouche et cheb Khaled. Il faut savoir que le concept est né de la collaboration entre deux passionnés d'art et de culture algériens, Aimen Bennouna, 26 ans, et Amine Ferhani, 24 ans, respectivement diplômé en gestion d'entreprise et imprimeur de formation. «Réaliser des figourrats (figures) visages de personnalités algériennes, telles que des écrivains, est un moyen de les populariser davantage, mais c'est aussi l'opportunité d'avoir un tableau typiquement algérien, que ce soit de la fabrication à la réalisation en passant par l'illustration, et qui pourrait servir d'objet esthétique chez nous ou ailleurs», explique Aimen Bennouna, le cofondateur de Figourra. Amine et Aimen sont tous les deux graphiques designers autodidactes, leur but est donc de mettre en avant cette culture algérienne qui est très riche et vaste. Pour ce qui est de l'appellation Figourra, elle vient tout naturellement d'une expression dialectale algérienne qui désigne la figure. «Nous voulions partir sur quelque chose de typiquement algérien représentant le visage ou le regard. L'idéal était dans ce sens-là.Et puis un jour, nous avons montré une de nos réalisations à un ami qui nous dit tout naturellement en derja ta3man had el figourra (à qui appartient cette figure, ndlr), et c'est de là que tout a commencé», dit-il. Si l'expression Figourra est fréquemment utilisée de manière péjorative pour designer quelqu'un, les créateurs de ce nouveau concept souhaite par la même occasion positiver ce terme d'une manière artistique très plaisante. En ce qui concerne la technique utilisée, il s'agit du digital painting (peinture numérique), une forme d'art visuel contemporain. Elle peut être décrite comme étant un outil qu'on peut utiliser pour apporter une touche de modernité dans les peintures. Un artiste peintre va avoir une palette de couleur dans la vraie vie, Aimen et Amine ont une palette de couleur sur leur écran. Cela leur facilite le travail, mais aussi leur évite le côté salissant de la peinture. Magazine multilingue Par ailleurs, derrière le concept Figourra, il y a aussi un magazine culturel digital intitulé Ineffable art et culture. C'est un magazine virtuel participatif à but non lucratif. Il a pour fondateur également deux jeunes passionnées d'art, de culture et de patrimoine. Ce n'est autre qu'Aimen Bennouna ainsi qu'Ahlem Kebir formés en architecture et patrimoine. Ineffable art et culture est un médiateur culturel, nous existons depuis 2017. «Nous travaillons sur plusieurs volets toujours dans la même idée de vulgarisation et de popularisation de l'art et de la culture algérienne», ajoute Aimen Bennouna. En effet, les sujets varient d'une édition à une autre, toutefois le thème général est toujours autour de la culture algérienne. Et contrairement à des sujets journalistiques à Ineffable ce sont des écrits très subjectifs. L'équipe insiste aussi sur l'aspect participatif du magazine en donnant la possibilité aux jeunes de s'exprimer à travers leur plateforme sur une région, un objet d'art, une tradition, etc. C'est pourquoi, chaque trois mois, un appel à participation est lancé dans laquelle une thématique spécifique est fixée. Elle sera également accompagnée d'une ligne éditoriale pour que les participants puissent se retrouver ainsi que d'une feuille de route pour les aider à construire leurs articles. Il faut savoir que le magazine a débuté sous une sorte de problématique constatai par les deux co-fondateurs, notamment la centralisation des événements culturels par rapport à la non-propagation des événements artistiques vers le territoire national. «Nous avons pensé à un outil de vulgarisation pour que les Algériens puissent se rapproprier leur culture», atteste Aimen Bennouna le fondateur de Figourra et d'Ineffable art et culture. De plus, ce magazine virtuel possède une touche originale qui pourrait rendre sceptique plus d'un. En fait, au fur et à mesure que les pages se succèdent, le lecteur tombe sur un article en langue française puis en arabe, puis en tamazight. En effet, Ineffable art et culture est un magazine multilingue, Aimen et Ahlem proposent aux participants d'écrire dans la langue qui leur convient le mieux, d'ailleurs toutes les langues sont acceptées. Cela peut être le français, l'arabe, le tamazight, l'anglais...et même la derja. Ineffable art et culture donnent la chance à tout le monde. Et même si certains ont une difficulté dans la rédaction, son équipe dispose d'un comité de relecture qui se chargent de coécrire et de corriger le texte afin qu'il soit prêt à être partager. Aujourd'hui, le magazine n'enregistre pas moins de 20 000 téléchargements avec la participation de plus d'une vingtaine de wilayas différentes. D'ailleurs, l'équipe même est constituée de personnes issues de cinq régions de l'Algérie. Musée virtuel En outre, un deuxième volet a vu le jour sur l'interface de la médiation culturelle Ineffable art et culture. Il s'agit d'un musée virtuel lancé, il y a de cela moins de six mois. L'objectif de ce nouveau volet est de recréer des lieux fictifs ou réels. Pour le projet pilote mis en ligne, nous pouvons retrouver les œuvres de l'artiste peintre Baya qui sont accessibles à partir de n'importe quel navigateur web. Vous n'avez donc besoin ni d'une application et encore moins d'un logiciel, car il suffit juste d'aller sur le site Ineffable art et culture. Imaginez que vous vous déplacez à la manière d'un jeu vidéo afin de contempler, mais aussi de lire les descriptions de chacune des toiles présentées. «Ce que nous a appris la pandémie, c'est de favoriser l'accès au patrimoine. Une personne qui n'a pas forcément les moyens ou tout simplement qui ne peut se déplacer sur place peut toujours visiter à travers le site d'ineffable», atteste Aimen. De plus, ce deuxième volet est un projet qui s'insère dans une expansion «future» de musée national, d'espace fictif ou même de galerie d'art. Par ailleurs, un prochain projet est en cours d'élaboration. L'idée consiste en la réalisation de vidéos en capsule de trois minutes de vulgarisation culturelle. Cette capsule sera animée par une personne qui parlera de plusieurs aspects du patrimoine algérien dans une langue accessible pour tous, soit la derja. A noter qu Ineffable art et culture est un magazine trimestriel et sa 15e édition sort ce 31 janvier. Advertisements