C'est la décision tant attendue, notamment pour les habitants des zones rurales et agricoles qui continuent de galérer pour subvenir aux besoins de consommation et d'irrigation. Face à une situation très critique, marquée par une faible pluviométrie et une surexploitation des ressources hydriques, en raison d'une hausse importante de la consommation, le ministère des Ressources en eau a décidé de donner la priorité au plus urgent. «Le ministère a établi deux programmes pour alimenter le plus grand nombre de citoyens. Le premier programme englobe des actions urgentes, à l'instar de l'exploitation des eaux souterraines et la réalisation des réservoirs fixes remplis par des citernes dans les zones d'ombre. Pour ce qui est du deuxième programme à long terme, nous sommes sur l'opération de dessalement des eaux de mer, pour renforcer l'alimentation traditionnelle des foyers. Toutes les villes côtières, qui comptent 90% de la population, seront alimentées via des stations de dessalement. Les eaux des barrages seront orientées vers les Hauts-Plateaux et le secteur de l'agriculture», a déclaré le ministre des Ressources en eau, Arezki Berraki, jeudi dernier, lors de sa visite dans la wilaya de Constantine où il a inspecté des projets de son secteur. «Les avis d'appel d'offres pour trois stations de dessalement seront lancés dans quelques jours», a annoncé le ministre. On apprend que la première unité inscrite par le ministère de l'Energie sera réalisée dans la commune de Douaouda (wilaya de Tipasa), avec une production de 300 000 m3/jour. La deuxième station se situe entre Annaba et El Tarf avec la même capacité de production, et qui va alimenter plusieurs wilayas de l'Est. La wilaya de Béjaïa sera à son tour dotée du troisième projet avec une capacité de 50 000 m3/jour. Cette dernière infrastructure pourra bénéficier d'une extension pour atteindre 100 000 m3/jour. Des projets qui devront couvrir les besoins des populations des régions du nord du pays, notamment les villes côtières qui connaissent de fortes perturbations de l'alimentation en eau potable, notamment durant la période estivale, où la tension augmente avec l'arrivée de milliers de vacanciers. Levée du gel des permis de forage C'est la décision tant attendue, notamment pour les habitants des zones rurales et agricoles qui continuent de galérer pour subvenir aux besoins de consommation et d'irrigation. Dans un point de presse animé à l'issue de sa visite à Constantine, Arezki Berraki a souligné que la décision de la levée totale du gel des permis de forage des puits est survenue suite à la signature d'une note interministérielle, impliquant les secteurs de l'Agriculture, de l'Intérieur ainsi que celui des Ressources en eau. La circulaire ordonne, aux différentes administrations, la réduction de la durée de délivrance de ladite autorisation. «Le permis doit être remis dans 15 jours, à une condition ! L'opération se fera avec l'accord de l'Agence nationale des ressources hydrauliques, qui va s'assurer de la quantité d'eau qui sera exploitée», a-t-il déclaré. Et de préciser que 8000 permis ont été accordés jusqu'à ce jour à l'échelle nationale. Ce chiffre peut connaître une augmentation, en fonction des ressources en eau existantes. Toujours dans la même perspective de quête de nouvelles ressources, le ministre annonce une autre circulaire interministérielle, qui est en voie d'élaboration, au profit des agriculteurs. Ces derniers bénéficieront de l'aide de l'Etat pour utiliser la technique de battage dans la réalisation de nouveaux puits, qui est beaucoup moins coûteuse et renforcera le secteur en matière d'eau. Un taux de 45% dans les barrages Arezki Berraki n'a pas manqué de rassurer la population en disant que le niveau d'eau dans les barrages a atteint une moyenne de 45% à l'échelle nationale. Un pourcentage relativement rassurant, en comparaison avec le mois de novembre où le niveau était assez inquiétant, n'atteignant que 30%. «Les pluies de cette période nous ont permis un stockage d'un milliard de mètres cubes dans les barrages. S'il y a la même quantité d'averses durant les mois de février et de mars, nous pourrons répondre aux besoins de l'année 2021 à l'aise», a-t-il souligné. Durant sa visite à Constantine, le ministre a révélé que le Sud, qui recèle des richesses de ses champs albiens, aura également sa part dans les programmes de renforcement de ses capacités avec une alimentation de 10 milliards de mètres cubes. En conclusion, Arezki Berraki a affirmé qu'un travail multisectoriel a été mené pour la fusion de l'Algérienne des eaux (ADE) avec l'Office national d'assainissement (ONA). «Nous sommes sur les dernières retouches. Nous sommes presque le seul pays au monde qui a deux directions des eaux, l'une pour l'assainissement et l'autre pour l'alimentation. Sachant que la taxe d'assainissement est incluse dans la facture d'eau. Mais, l'ONA n'en a jamais bénéficié. En plus, ces deux directions représentent de gros fardeaux pour l'Etat, avec deux directeurs, deux sièges et autres, donc leur fusion nous permettra de diminuer les charges et unir les moyens et le matériel pour augmenter l'efficacité des interventions», a-t-il dit. Advertisements