Les dernières secousses telluriques, fortement ressenties dans la ville de Skikda sont de nouveau venues rappeler aux habitants des immeubles menaçant ruine les dangers qu'ils encourent. Que ce soit aux Arcades, à Zkake Arabe, à Sebaa-Biar et aussi au Quartier Napolitain, le même sentiment de peur s'est emparé d'une bonne partie des habitants de ces quartiers qui forment l'ossature de la vieille ville de Skikda. «La nuit de la grande secousse (séisme du 18 mars 2021-ndlr), on a vraiment paniqué et on est sorti dans la rue où l'on a passé la nuit. Nous croyions que nos murs allaient s'écrouler sur nos têtes», témoigne une mère de famille. Cette dernière faisait partie d'un groupe de femmes du Quartier Napolitain qui ont improvisé, samedi dernier, un petit rassemblement devant leurs demeures en vue d'attirer l'attention des pouvoirs publics quant à la situation que leurs familles endurent. «Cette fois, on l'a échappé belle, mais vu l'état de nos demeures, nous commençons vraiment à nous inquiéter», rajoute une autre dame. Arborant une banderole de fortune, les femmes, habitant toutes aux 8 et 10 rue Ali Athmani, et 6, 7 et 9 rue Hocine Asla, jouxtant pratiquement l'immeuble qui s'était totalement effondré le 26 janvier 2021 en plein cœur du Quartier Napolitain, ne cachent pas leur désillusion. Elles ne comprennent pas non plus leur mise à l'écart dans l'opération de relogement opérée alors par les pouvoirs publics. «Pourquoi ne nous a-t-on pas relogés à l'instar de nos autres voisins? Nous habitons à moins de 10 mètres des immeubles qui s'étaient écroulés, mais nous continuons à vivre dans des appartements fortement endommagés», ont-elles soutenu. Joignant le geste à la parole, et comme pour appuyer leurs déclarations, elles exhibent des comptes rendus des expertises réalisées par le CTC d'Annaba. L'une de ces expertises et après le constat des dégradations, classe l'immeuble de la rue Athmani comme étant «fortement dégradé» et recommande clairement «l'évacuation des occupants dans les meilleurs délais». Pour l'immeuble donnant sur la rue Asla, un arrêté communal daté du mois de mai 2019 en référence à une expertise du CTC, et vu l'état de la bâtisse, donne l'ordre «d'évacuation des habitants dans un délai de 24 heures». Les mères de famille jugent que ces documents n'ont jamais été pris en considération. «Depuis l'effondrement de janvier dernier, on n'a cessé de nous ignorer. On s'est entretenues avec le chef de cabinet qui s'est juste contenté de nous dire que ces immeubles allaient faire l'objet d'une opération de restauration. Tout ça est bien beau, mais en attendant, 22 familles continuent de vivre dans la peur», concluent-elles en lançant à l'occasion un poignant SOS aux pouvoirs publics. Advertisements