Les pluies et les vents enregistrés ces derniers jours à Skikda accentuent la menace pesant sur de nombreux immeubles vétustes du tissu urbain du vieux Skikda, notamment au quartier "Napolitain" et le long des rues Mekki Ouartilane, Youcef Keddid, Abdennour Amar et Amar Bouchaala, a-t-on constaté. Des habitants ont confié à l'APS que chaque fois que la pluie et les vents reviennent, ils craignaient la chute de murs chancelants et se rappellent qu'ils vivent sous une menace permanente. Mohamed, âgé de 45 ans, père de trois enfants, né dans le quartier Napolitain, affirme que durant le mauvais temps, sa petite famille se réfugie chez ses parents, de peur de subir un effondrement. Dans la rue Didouche Mourad, appelée à Skikda "rue des Arcades", vivent encore 25 familles dans des maisons menaçant ruine. Parmi elles, Aïcha qui se souvient encore de la chute d'une partie de la terrasse de son domicile, il y a de cela cinq mois. Elle ajoute que les services de l'organisme public du contrôle des constructions (CTC) avaient pourtant conclu que ces immeubles sont désormais inhabitables et doivent être évacués. Les skikdis se souviennent encore de l'effondrement d'un immeuble de trois étages à la cité Mekki Ouartilani, au mois de mai dernier. Un sinistre qui avait provoqué la mort d'une jeune fille de 17 ans et occasionné des blessures à 9 personnes dont 6 membres d'une même famille. Les arcades de la rue Didouche Mourad ont bien été renforcées en 1994 par des poutres métalliques, mais la peur est toujours là, aussi bien chez les habitants que chez les passants pouvant être surpris par un effondrement soudain. Conscientes de ce problème, les autorités locales s'intéressent de près à l'expérience espagnole de gestion du vieux bâti, en vue de reprendre ces vieux immeubles qui datent de la période coloniale. C'est ainsi que des chercheurs spécialisés de l'université de Skikda ont engagé une étude approfondie sur le tissu urbain du vieux Skikda, en prévision d'une action de réhabilitation devant toucher 200 immeubles de la cité Napolitaine et de la Souika. Ils ont notamment identifié le statut juridique de chaque bien immobilier. Une enveloppe financière de 1,5 milliards de dinars vient d'être allouée à la wilaya de Skikda, par le ministère de l'Habitat et de l'urbanisme, pour la prise en charge définitive de ce dossier. Les arcades de la rue Didouche Mourad doivent notamment être renforcées au moyen d'une action pilotée par l'Office de promotion et de gestion immobilière (OPGI). Rappelons que le CTC a récemment procédé à une expertise des immeubles obsolescents de la ville de Skikda en vue de l'établissement d'une carte du vieux bâti destinée à identifier les immeubles à démolir et ceux à rénover.