La presse d'El Tarf est en deuil. Elle vient de perdre Fenouche Nadjet, journaliste correspondante de l'APS. Professionnelle, passionnée par son travail qu'elle exerçait religieusement et pour lequel elle faisait quotidiennement par transports publics les 150 km de l'aller-retour entre Annaba et El Tarf, notre collègue vient de nous quitter lundi des suites d'une fulgurante affection de la Covid-19. Joviale, sympathique, avenante, Nadjet était d'une très agréable compagnie et une grande fureteuse pour établir la vérité des faits. Lorsqu'on le lui reprochait amicalement elle répondait : «Je répercute l'info institutionnelle et je n'ai pas le droit de me tromper» et malicieusement elle ajoutait : «Je ne peux pas permettre des commentaires comme vous autres.» C'était une battante. Entrée à l'Agence en 1992, accusée à tort de travailler pour un autre organe, c'est la seule femme de l'APS à avoir traduit en justice ce puissant organisme de l'information étatique et obtenir gain de cause et sa réintégration. C'est à la suite de cet épisode qu'elle quitte Annaba et demande de venir à El Tarf en 2008, où elle devient un pilier de la presse locale. Toujours disponible pour ses plus jeunes collègues, qui ont énormément appris de son contact. Elle est de ceux qui ont soutenu leurs confrères lorsqu'ils avaient besoin d'aide. D'une grande qualité morale, elle s'est attirée le respect et la considération de ses collègues de Annaba et d'El Tarf. Fanouche Nadjet est décédée le 23 août à l'hôpital de Besbes, où elle a été admise le 16 août en début d'après-midi. Mise d'abord sous oxygène, son état s'est ensuite rapidement dégradé et elle a été placée en réanimation lundi. La défunte était âgée de 54 ans et mère de 3 garçons, dont le plus jeune vient de passer le bac. Advertisements