L'ancien officier de l'ALN Djoudi Attoumi est décédé hier, à l'âge de 83 ans, au CHU Khellil Amrane de Béjaïa et sera enterré aujourd'hui à Sidi Aïch, à une cinquantaine de kilomètres au sud de Béjaïa, avons-nous appris auprès de sa famille. Né le 16 novembre 1938 à Aït Ouaghlis (Sidi Aïch), l'officier a rejoint le Mouvement national dès l'année 1953, militant dans les rangs du MTLD, avant de rallier le maquis en octobre 1956, trois mois après les travaux du Congrès de la Soummam, sur les hauteurs d'Ifri-Ouzellaguene. Il a été affecté au PC de la Wilaya III où il a côtoyé le Colonel Amirouche, puis aux Wilayas II et IV en tant que secrétaire de zone, avant qu'il ne soit promu officier par le Colonel Mohand Oulhadj en 1961, et affecté vers la Petite Kabylie (Béjaïa). Selon les récits historiques, «il a été chargé, avec une équipe d'officiers de l'ALN, de la mission de la réorganisation de la zone III, qui a été éprouvée par différentes opérations engagées par l'armée coloniale française, la restructuration des maquis et des civils et l'organisation d'actions contre l'ennemi». A l'aube de l'indépendance, en avril 1962, il est nommé «membre de la commission régionale du cessez-le-feu, composée à égalité d'officiers de l'ALN et de l'armée française, pour veiller à l'application des Accords d'Evian à travers plusieurs régions du pays». Infatigable serviteur de son pays, après l'indépendance, il a occupé des postes administratifs, comme directeur des hôpitaux, puis élu à l'Assemblée populaire de Béjaïa en 1985. Son parcours scolaire a été couronné par un diplôme d'études en commerce à Alger, une licence en droit et un diplôme de l'Ecole nationale de la santé publique de Rennes (France). A partir de 1986, Djoudi Attoumi prend sa retraite et se consacre à l'écriture. Il a produit au moins une dizaine d'ouvrages d'histoire et des récits sur la Guerre de Libération. Il s'est intéressé, dans ce travail de mémoire, aux icônes de la Révolution, comme le Colonel Amirouche, le Lieutenant Tahar Amirouchen et le Colonel Salah Zamoum. L'ancien officier de l'ALN a également mis à la disposition de la nouvelle génération un ouvrage biographique intitulé Avoir 20 ans dans les maquis, un journal de guerre d'un combattant de l'ALN en Wilaya III (Kabylie) entre 1956-1962. Il a également rendu hommage à la femme combattante dans la guerre, à travers le livre Ces héroïnes restées dans l'ombre, édité en 2014. Advertisements