Le Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (CNAPEST) brave les interdits et les menaces en décidant, encore une fois, de renouer avec le mouvement de protestation. En effet, le conseil national du CNAPEST s'est réuni jeudi dernier en présence de 27 représentants de wilayas et a décidé de faire, entre autres, de la journée de demain, dimanche, une journée de grève à l'échelle nationale, et ce, pour revendiquer leurs droits et dénoncer par là même la répression administrative et les intimidations qui s'abattent sur les professeurs du secondaire. Les enseignants affiliés au CNAPEST ont ras-le-bol de cette situation. Les représentants des wilayas ont exposé leur rapport et débattu longuement de la démarche à suivre. A travers le débrayage, ils veulent démontrer qu'ils n'ont pas peur des décisions du ministère de tutelle et ne comptent nullement reculer. D'ailleurs, dans ce contexte, le conseil national exige en premier lieu l'ouverture d'un dialogue. Un dialogue qui reste l'unique alternative pour le règlement du conflit. « Le ministre refuse de discuter avec nous et a, par conséquent, fermé toutes les portes du dialogue. En contrepartie, il a opté pour les plaintes et les tribunaux. Nous lui rappelons que nous ne sommes pas des criminels, mais des enseignants qui ne demandent que l'amélioration de leur situation socioprofessionnelle », a souligné un représentant du CNAPEST. Le débrayage de demain se veut également une manière de dénoncer les plaintes en pénal déposées par le ministère contre les sept membres du syndicat. C'est aussi une manière de dénoncer le fait de traduire des enseignants devant le conseil de discipline et de muter d'autres pour avoir exercé une activité syndicale. « Les enseignants ont compris que la tutelle tente par tous les moyens de leur faire peur et de casser leur mouvement. D'ailleurs, à chaque fois que les enseignants ont l'intention d'aller vers une action de protestation, le ministère sort ses griffes en déposant plainte. Nous n'avons aucune crainte de demander nos droits et d'agir dans la légalité », dira un membre du CNAPEST. Aujourd'hui, selon les membres de ce syndicat, ce sont les inspecteurs d'administration et de matières qui sont dépêchés par le département de M. Benbouzid dans différents établissements scolaires pour contrôler et exercer des pressions sur les enseignants affiliés aux syndicats autonomes. « Dans tous les pays qui se respectent, on règle un conflit social à travers l'application de lois sociales. Chez nous, on le règle par la répression », expliquent les membres du conseil national. Ce dernier a décidé aussi de maintenir la démarche consistant en la rétention des notes. Le conseil national explique qu'à travers cette action il n'envisage pas de paralyser les élèves, mais plutôt l'administration. « Nous pensons et nous nous soucions des droits des élèves. Nous revendiquons l'amélioration des conditions de travail pour que l'élève puisse suivre ses cours dans un environnement décent et favorable », nous affirme-t-on. Par ailleurs, les enseignants dénonceront également le comportement arbitraire du ministère du Travail, qui s'obstine à ne pas leur délivrer le récépissé d'enregistrement du CNAPEST.