Le football algérien est devenu un champ d'expérimentation ouvert à tous les essais. Le premier venu, pourvu qu'il soit doté d'une once de pouvoir que lui confère son statut au sein ou autour de la Fédération, use, sans modération, de sa position pour modifier le système de compétition qui à force d'être modifié, agressé, est devenu une véritable serpillère aux mains des partisans des changements incessants. Depuis quelques heures, un projet de changement, encore un, du système de compétition a été lancé par le ministre de la Jeunesse et des Sports, Abderrazak Sabgag, qui a évoqué le lancement d'une Superligue Une avec 8 clubs pros, ou un peu plus, dès la saison prochaine. Une fois l'idée lancée, elle a été reprise et commentée sans rentrer dans le détail du détail. D'abord, la modification du système de compétition relève des prérogatives exclusives de la Fédération et de son organe souverain et délibérant, à savoir l'assemblée générale. Nulle autre partie ou entité n'a le droit d'imposer une décision pareille à la Fédération. L'annonce du projet aurait dû être faite par la Fédération, comme le stipulent ses propres statuts. Avant d'actionner une telle action, il faut vérifier qu'elle n'enfreint pas les statuts de la Fédération. Cette précaution importante n'a pas été prise en considération si l'on se réfère à l'annonce qui a mis l'accent sur la tenue d'une «assemblée générale extraordinaire» pour valider la proposition qui entrera en vigueur dès la saison prochaine. Deux aspects n'ont pas été pris en considération dans cette formulation. D'abord, l'assemblée générale extraordinaire n'est pas le conclave indiqué pour traiter de la modification du système de compétition, comme le précise clairement l'article 29.6 des statuts de la FAF. Ne peut figurer dans l'ordre du jour de l'AGEx de la FAF qu'un seul des trois points suivants : changement des statuts, modification du siège de la Fédération, dissolution de la Fédération. L'article 7 du décret 14-330 fixe le cadre et l'objet de l'Assemblée générale ordinaire (AGO) de la fédération et parle de l'ordre du jour de l'AGO et de l'ordre du jour de l'assemblée ordinaire, il est inscrit un plan d'action de l'année suivante. Dans ce cas, le système de compétition doit être approuvé en session ordinaire et pas extraordinaire. L'article 7 indiqué énonce : «L'assemblée générale se réunit en session ordinaire une fois par an... l'ordre du jour doit comporter... le programme et le plan d'actions de l'année suivante...». En plus, on ne change pas un système de compétition comme on change une selle de cheval à tout moment. Les procédures doivent être respectées avant toute modification du système de compétition qui obéit à des règles strictes. Il a été modifié trois fois au cours des trois dernières saisons. La quatrième en quatre saisons serait de trop. Il faut rappeler qu'u changement du système de compétition doit être précédé d'une période d'au moins deux ans avant sa mise en œuvre. Maintenant, en ce qui concerne la licence pro, cela nécessite un large et profond débat. En avril 2021, il y a un peu plus de 7 mois, la fédération a délivré 20 licences pros à 20 clubs. La validité de leur durée de vie est en cours, on apprend qu'il faut monter une compétition avec 8 clubs pros ou 10. Et le reste, avec leurs licences pros, on en fait quoi ? Ont-ils perdu leur qualité entre avril dernier et novembre 2021 ? Si par malheur la CAF met son nez dans le dossier de la licence pro dans le football algérien, elle se rendra vite compte qu'ils ne sont pas plus que deux à être en règle avec le cahier de charges imposé par la Confédération. Si réellement il y avait 20 clubs avec licence pro, pourquoi aller chercher une formule pour réduire le nombre de clubs pros alignés en Ligue I ? Advertisements