Se disant laminés moralement, fortement irrités et au bord d'un précipice socioéconomique provoqué par la non-perception de leurs salaires depuis trois mois, les travailleurs de l'unité de tissage et de finissage de Biskra (Tifib) ont organisé, lundi matin, un sit-in devant les portes de cette manufacture industrielle pour sensibiliser les responsables et l'opinion publique sur l'étendue de leur désarroi et réclamer la régularisation de leurs situations financières dans les plus brefs délais, a-t-on appris. «Bien que notre entreprise affiche de bons taux de production et de productivité, nous subissons des retards de payement de nos maigres salaires depuis plus de 3 ans. Au lieu de nous occuper à développer notre activité ou à choyer nos familles, nous passons notre temps à attendre et à débusquer la moindre rumeur sur le versement de nos salaires. Nous nous demandons si tel ou tel mois, nous serons payés. Nous vivons de promesses et nous sommes accrochés aux nouvelles sur la paye. Elle est à Biskra, à Alger ou chez l'ordonnateur ? Mais elle n'arrive pas. Nous sommes d'humbles travailleurs, dont beaucoup, avec des familles à nourrir et des besoins à satisfaire pour le loyer, les factures d'électricité et d'autres charges que nous ne pouvons plus honorer. Les gestionnaires de notre entreprise devraient être sensibles à nos revendications légitimes et nous éviter de telles déconvenues en nous payant régulièrement et mensuellement. Nous sommes 11 unités de ce type éparses sur le territoire national et celle de Biskra est la plus importante en terme de nombre de travailleurs et de production annuelle», a expliqué un représentant syndical des travailleurs. En colère et dépités, ceux-ci envisagent de durcir leur mouvement de protestation en cas de sourde oreille de leur direction. Pour rappel, cette unité de tissage (ex-Sonitex) fondée en 1998 est une EPE/SPA appartenant à la filiale Texalg. Elle produit des tissus d'excellente qualité en laine et soie utilisés pour fabriquer des uniformes des corps de sécurité et de secours et pour plusieurs autres corporations professionnelles ainsi que pour l'habillement civil et les tentures. Elle emploie 363 travailleurs qui ne sont visiblement pas à la fête ces jours-ci. Advertisements