l y a quelques jours s'est tenu un sommet olympique, en visioconférence, qui a réuni les dirigeants de l'olympisme mondial autour de Thomas Bach, président du Comité olympique international (CIO). Tous les présidents des fédérations internationales ainsi que ceux des comités olympiques de tous les continents ont pris part à cette conférence à distance. L'un des sujets abordés par les participants a été le projet de révision de la périodicité de la Coupe du monde de football proposé par la FIFA. Cette dernière veut organiser une Coupe du monde biennale (tous les deux ans). Le président de la FIFA, Gianni Infantino, a participé au débat. Il n'a pas été ménagé. Le président du CIO l'a tancé en lui assénant : «Vous avez mesuré toutes les conséquences qui découlent de votre projet qui, apparemment, n'a pas pris en considération les intérêts des autres sports et fédérations ? Une Coupe du monde de football tous les deux ans aura un grave impact sur le calendrier des autres compétitions au niveau de la planète. Même les Jeux olympiques seront gravement impactés». Président de l'association des comités nationaux olympiques africains (ACNOA), l'Algérien Mustapha Berraf, a pris la parole pour dire : «Je voudrais exprimer les inquiétudes du mouvement olympique et sportif africain sur une question qui occupe tous les esprits et qui a déjà fait l'objet d'une déclaration par nos soins à l'occasion de notre assemblée générale en Crête, s'agissant de l'un des événements les plus prestigieux, en l'occurrence la Coupe du monde de football, qui aujourd'hui est un phénomène social. Traditionnellement, le premier souci aurait été de voir engagées des consultations comme cela se fait traditionnellement entre les membres de la famille olympique. Une Coupe du monde tous les deux ans est un sujet qui nous préoccupe. Cette option risque de constituer un agrandissement du fossé avec les autres disciplines, mais aussi une utilisation irrationnelle des capacités des athlètes au plan méthodologique et d'avoir sur eux de graves conséquences morales, physiques et physiologiques. Faut-il rappeler que les athlètes sont l'essence même de notre mouvement». D'autres intervenants ont critiqué la démarche du président de la FIFA à qui ils ont reproché le travail qu'il mène en solo. Apparemment, le président de la FIFA n'a pas pris en compte tous les paramètres liés à la nouvelle orientation qu'il veut donner à la Coupe du monde. Le CIO, jaloux de ses prérogatives et surtout de sa compétition majeure, les Jeux olympiques, n'accepte pas que la Coupe du monde de la FIFA vienne lui faire de l'ombre. Advertisements