Les frais liés au traitement de la ménopause en France constituent le premier budget de la sécurité sociale sachant que les Françaises passent plus de 35 ans de leur vie en état de ménopause. C'est ce qu'a déclaré, avant-hier soir à l'hôtel Sofitel d'Alger, le Pr Christian Jamin, exerçant au CHU Bichat de Paris (France). Intervenant avec une conférence sous le thème « Traitement hormonal de la ménopause (THM), séparer le vrai du faux », cet endocrino-gynécologue a insisté sur le fait que cette question est importante pour un pays comme l'Algérie où les femmes vivent maintenant 25 ans en état de ménopause. Une durée qui est appelée à s'étendre graduellement à plus d'années que cela, ajoutera-t-il, si l'on tient compte de l'amélioration attendue des conditions socioéconomiques des populations. Etablissant le constat que le nombre des femmes ménopausées augmente partout dans le monde, le Pr Jamin a expliqué, à cette occasion, que ce sujet, en plus qu'il soit d'ordre médical et financier, est devenu aujourd'hui un problème de société. Cela, dans la mesure où le cancer du sein et l'ostéoporose affectent particulièrement les femmes ménopausées. Il fera savoir à une grande assistance composée de médecins, dont les plus en vue le Pr Derguini, secrétaire général de la Société algérienne des études en ménopause, et Pr Belkhodja, professeur en gynécologie, que, « pour la Haute autorité de santé en France, il n'y a pas d'autres traitements pour les ménopausées que les traitements hormonaux, et ce, quels que soient les risques démontrés ou suspectés ». En cela, indiquera-t-il, le Livial (médicament actuellement commercialisé même en Algérie) est recommandé pour ce genre de traitement. Un médicament qui permet d'agir sur les symptômes climatériques, améliore l'humeur et la libido, offre une excellente tolérance mammaire, n'a pas d'effets estrogéniques sur l'endomètre et prévient l'ostéoporose post-ménopausique, est-il ainsi présenté. A ce sujet, le Pr Jamin ne manquera pas de rappeler que, depuis juillet 2001, le traitement hormonal de la ménopause (THM) a suscité beaucoup d'inquiétudes dans le monde aussi bien chez les femmes que dans le corps médical. Une date à laquelle a été rendue publique une étude américaine connue sous le nom de WHI. Celle-ci avait jeté le discrédit sur le THM en affirmant que ce procédé pouvait conduire à des maladies cardiovasculaires et augmenter le taux du risque du cancer du sein. D'ailleurs, soulignera le Pr Jamin, les femmes ont été amenées à arrêter la prise de médicaments pour THM. Or, il faut savoir que cette étude a été menée dans des conditions particulières et à la limite propre à la société américaine. D'où des résultats qui ne correspondent pas aux réalités que vivent les autres femmes de par le monde. Cependant, le Pr Jamin reconnaîtra que le THM est étroitement lié à certains facteurs. Il en citera le cas individuel de la femme à qui s'adresse le traitement en question, les symptômes détectés par le médecin, les troubles présentés lors de la consultation médicale, les habitudes sociologiques, la région géographique et même la culture et la religion. Aujourd'hui, le THM présente des avantages que ne peuvent présenter d'autres types de traitement pour les ménopausées, dira le Pr Jamin. Pour cela, les laboratoires Organon, présents en Algérie depuis 25 ans, continuent leur vaste programme d'essais cliniques. Ceux-ci portent sur plus de 10 000 femmes avec principalement l'étude « Liberate » (2600 femmes avec antécédents de cancer du sein). Cette étude, d'une durée de cinq ans, devrait permettre de confirmer la sécurité de Livial chez les femmes à haut risque de cancer du sein. Cela avec les félicitations récentes d'instances comme Data and Safety Monitoring Board (DSMB) : organisme européen indépendant pour l'évaluation d'essais cliniques. Dans sa remarquable conférence, le Pr Jamin révélera, enfin, que si le cancer du sein tue plus de femmes et que le cancer de la prostate le fait autant pour les hommes, actuellement le cancer du colon est l'ennemi numéro 1 de l'espèce humaine.