Serine et sa maman doivent partir dans quelques jours pour l'hôpital de la reine Fabiola à Bruxelles (Belgique), celui précisément qui a fait l'objet d'un sujet du JT de jeudi sur l'ENTV et Canal Algérie. Les formalités en cours sont en bonne voie grâce à l'entière disponibilité d'employés de la CNAS locale qui ont sacrifié leur week-end. Même Serine s'est mise de la partie puisqu'elle arrive à esquisser un petit sourire lorsqu'on lui fait signe. La direction régionale de la CNAS (Caisse d'assurances sociales) a diligenté mercredi après-midi deux agents pour prendre attache avec la maman de Serine. Ils prendront des renseignements et repartiront sans dire encore de quoi il s'agit au juste. Le lendemain, jeudi, de retour de Annaba, où Serine a été examinée encore une fois par le spécialiste qui vient de la capitale, ses parents apprennent qu'ils doivent signer des documents à l'agence CNAS d'El Kala qui a ouvert ses portes en dehors des heures de travail spécialement pour eux. C'est la prise en charge. Lorsqu'on le lui explique, la maman, épuisée, fond en larmes. Tout donne à croire que, cette fois-ci, c'est sérieux. Car, le lundi d'avant, le jour où il a fait 30°, le maire d'El Kala a cherché après elle et lui demande de se rendre en urgence, sans même lui offrir le transport, à la direction des affaires sociales de la wilaya d'El Tarf (25 km d'El Kala). Croyant qu'il s'agit de la fin de son calvaire, elle s'y rend avec Serine dans les bras. On la fait attendre de 11h30 à 14h, et quand le responsable est de retour, il lui annonce sur le ton du reproche qu'elle ne doit pas compter sur une prise en charge à l'étranger et tente de lui faire signer un document contre la remise de deux paquets de couches pour bébé ! Entre temps, l'appel lancé par la maman, suivi de la proposition de l'hôpital Monaldi de Naples (Italie), fait réagir les pouvoirs publics au plus haut niveau. Le ministre du Travail et de la Sécurité sociale, Tayeb Louh, a ordonné la prise en charge de Serine avec paiement du billet d'avion pour sa mère. Le petit comité qui s'est constitué autour des parents de Serine a été submergé par des appels de bienfaiteurs qui voulaient proposer de l'aide, de l'assistance et de l'argent. La messagerie de la rédaction du journal a explosé sous le nombre des e-mails envoyés de toute l'Europe, des USA (Los Angeles ), du Canada, d'Asie et du monde arabe, des compatriotes et des amis de tous les continents mais aussi des nationaux. Le premier appel a été bouleversant. Quelques heures seulement après la parution du premier article, un bienfaiteur de Biskra appelle pour dire qu'il prend en charge sur-le-champ Serine et sa maman pour les envoyer immédiatement à Tunis où il leur avait pris rendez-vous. Il ne changera pas d'avis lorsqu'on lui apprendra que ce genre d'intervention ne se fait pas encore en Tunisie. « J'ai pensé à la Tunisie pour faire plus vite à cause du visa exigé par les autres pays, mais je vais m'occuper du rendez-vous et du visa aussi », a-t-il répondu au médecin de Serine comme pour s'excuser. Avec une ardeur semblable qui nous a donné la chair de poule, des associations de nationaux à l'étranger et des particuliers se sont proposés pour l'accueil, l'hébergement et l'accompagnement éventuels de Serine et de sa maman. Un formidable élan de solidarité et de générosité dont les Algériens savent faire preuve dans l'adversité.