Les 3500 adhérents que compte l'association des handicapés moteurs, non-voyants, sourds et malentendants de la wilaya de Annaba sont en colère. En projetant d'organiser dimanche prochain un sit-in devant le siège de la wilaya, ils comptent exprimer publiquement leur mécontentement. Ils se disent être des centaines prêts à la confrontation pour tenter d'imposer aux responsables locaux, dont le chef de la daïra de Annaba et le directeur général de l'Office de promotion et de gestion immobilière, le respect de leur engagement pris il y a plusieurs mois pour mettre à la disposition de leur association un local décent. Rouabhia Toumi, président de l'Association indépendante et libre pour le droit des non-voyants (AILDNV), n'en démord pas. Selon lui, la majorité de ses adhérents sera présente devant le portail de la wilaya dimanche prochain. Comme principale revendication, cette majorité revendiquera une plus grande attention des autorités locales aux problèmes que les handicapés rencontrent. « Non contents de ne pas nous verser notre pension mensuelle durant toute l'année 2004, si ce n'est 9000 DA, ces responsables nous imposent de mourir à petit feu dans ce local en ruine de la vielle ville qui sert de siège à notre association. Nous souffrons depuis 1999 de nombreux problèmes. Les autorités locales ont été saisies. Comme réponse, elles ont décidé de suspendre le paiement de notre pension. Au plan national, on décide de la supprimer à ceux qui ont une autre ressource de plus de 9300 DA. Tous veulent notre perte. Alors qu'universellement tout handicapé est protégé socialement et a le droit à une pension, chez nous, c'est le contraire qui se produit », a indiqué Rouabhia Toumi. Rappelons qu'après enquête des brigades communales assermentées la direction sociale de la wilaya a décidé de supprimer la pension de 510 handicapés. Alors que les handicapés sont confrontés à l'absence de local pour leur permettre de se regrouper et de se réunir, le local de la défunte Onabros est livré à l'abandon depuis des années. En fait de local de réunion, les handicapés de Annaba réclament une surface bâtie pour créer un atelier pour la formation de ses jeunes adhérents dans différents créneaux. La marginalisation des handicapés dans la wilaya, ces dernières années, est à l'origine du désespoir de nombre d'entre eux. Pour survivre, d'autres sont contraints à la mendicité.