La brigade de gendarmerie de Mouzaïa a réussi à opérer, en moins d'une semaine, à l'arrestation de deux groupes de personnes pompant les eaux usées déversées dans l'oued Bouroumi pour cultiver près de 40 ha de pastèques dont quelques-uns d'aubergines. De longues surveillances et gardes, même de nuit, ont permis de découvrir les endroits où des moteurs, opérant de nuit, pompaient ces eaux stagnantes au niveau du domaine Si Benaïssa à 6 km au nord-ouest de Mouzaïa avec ses 22 ha d'exploitation. Des affaires précédées le 11 mai dernier par une autre similaire à 4 km de Mouzaïa avec 17 ha d'exploitation. Le procureur de la République du tribunal d'El Affroun a délégué une équipe, composée de représentants de l'APC de Mouzaïa, du secteur sanitaire d'El Affroun, des services vétérinaires, d'un médecin délégué et de celui de la Protection civile, qui a été sur le terrain pour constater les faits. Dans l'attente d'être présentés au parquet, les quatre mis en cause, dont un responsable de l'agriculture de la commune de Chiffa et un résident de la lointaine Aïn Defla, seront dépossédés de leurs moteurs et équipements saisis, alors que le premier responsable de l'APC de Mouzaïa a décidé de procéder à la destruction de la récolte s'étalant sur une quarantaine d'hectares. Le capitaine commandant de la compagnie de la Gendarmerie nationale à Mouzaïa a déclaré que la période et l'espace plat de la région sont propices pour cultiver ce genre de fruits et « l'appât du gain facile fait oublier toute moralité jusqu'à mettre en danger les citoyens ». Des personnes louent de grands espaces agricoles dans cette plaine de la Mitidja pour une saison et sèment les graines de pastèque et melon ; des profits qui dépassent le milliard de centimes en trois mois sur des étendues n'allant pas au-delà de 10 ha sont enregistrés. « En juillet et août, ce sont les hôpitaux et secteurs sanitaires qui reçoivent pour intoxication les consommateurs des ‘‘belles'' pastèques achetées à prix fort », dira un médecin. La vigilance reste de mise et la brigade de gendarmerie de Mouzaïa s'apprêtait à une énième sortie de nuit.