Le président Mohamed Abdelaziz dénonce l'attitude marocaine qu'il qualifie de non constructive suite à la réaction des autorités de Rabat aux propos du président Bouteflika contenus dans un message adressé aux Sahraouis à l'occasion du 32e anniversaire de la création du front Polisario. « Cette attitude est irresponsable et contre les résolutions du Conseil de sécurité et de l'ONU », s'est confié le président sahraoui à la presse lors d'un dîner organisé, avant-hier, dans sa résidence établie dans le camp du 27 Février dans les territoires libérés. Mohamed Abdelaziz dit ne rien rajouter de plus par rapport à ce qu'a déclaré Abdelaziz Belkhadem, représentant personnel du président de la République, concernant la position de l'Algérie face à ce conflit. Le responsable sahraoui considère que cela n'est pas nouveau, le Maroc, depuis la création de l'UMA, n'a cessé d'adopter cette attitude contradictoire envers les Sahraouis. « Le gouvernement marocain tente toujours d'accuser à tort l'Algérie d'être partie prenante de ce conflit, mais la position de l'Algérie reste la même », dira Mohamed Abdelaziz. Aux yeux de ce dernier, « le Maroc tente de troquer la construction de l'UMA en échange de la question sahraouie ». Il rappellera l'offre du roi Mohammed VI : « Je participe à l'établissement de l'UMA et vous laisse sa création, mais laissez-moi avaler le Sahara-Occidental ». Le président sahraoui ajoutera que « le Maroc fait du chantage aux pays maghrébins par la non-reconnaissance du principe de l'autodétermination du Sahara-Occidental ». A ce titre, il a encore appelé l'ONU à honorer ses engagements en faveur d'une solution rapide, juste et équitable à ce problème de décolonisation. Une occasion pour aborder la situation qu'il qualifie de préoccupante des populations dans les territoires occupés. Il citera notamment le kidnapping, samedi dernier, de Haddi Ahmed Mahmoud, pionner politique pour l'indépendance du Sahara-Occidental et qui a rejeté tous les papiers administratifs octroyés par les autorités marocaines. Ce sahraoui a été transféré par force de la prison civile Nakhal vers une autre prison située à Agadir. Il a été avant cela tabassé par un responsable marocain et emmené par hélicoptère par ses kidnappeurs. C'est pourquoi Mohamed Abdelaziz lancera un appel aux organisations internationales des droits de l'homme pour qu'elles viennent enquêter dans les territoires occupés sur les violations de la dignité humaine des Sahraouis.