En cette période estivale, les enfants, issus de famille pauvre, s'improvisent vendeurs qui de vieux manuels scolaires, qui de tabac, qui de figues de Barbarie. Ils ont entre 10 et 16 ans et ne rechignent pas à la tâche. Au contraire, ils trouvent un malin plaisir à jouer le rôle de commerçants occasionnels. Il y en a qui sont exploités par les adultes, lesquels les engagent à charger ou à décharger les marchandises ou à servir de plongeur dans un café. En tout état de cause, la précarité de leur situation familiale les contraint à ne refuser aucun travail, aussi avilissant soit-il. Ce qui est par contre effarant, c'est que ces garçons squattent toutes les places, tous les marchés et jusqu'aux coins de rues populeuses : les éplucheurs de figues de Barbarie, très sollicités par les passants, ont la cote. Les jeunes bouquinistes, eux, ne font aucune promotion de leur marchandise. Ils sont assis à même le trottoir et veillent sur les livres et les manuels scolaires, dont la plupart sont rafistolés avec du scotch et de la colle. C'est un signe que la rentrée scolaire n'est pas loin. Bientôt, on verra les devantures des boutiques garnies de tabliers, de cartables et de sacs à dos. Cela dit, les jeunes vendeurs qui ne peuvent se payer des vacances au bord de la mer, arrivent tant bien que mal à réaliser, grâce à leur petit négoce, des bénéfices qui leur permettront de faire face à la rentrée scolaire. Quand on n'a pas le choix, on prend ce que l'on a sous la main.