Impliqué dans une affaire de dilapidation de 150 milliards de centimes, le directeur de l'agence BDL d'El Mouradia vient d'être mis sous mandat de dépôt, apprend-on de source policière. L'enquête, diligentée par la brigade économique et financière de la sûreté de la wilaya d'Alger, a fait ressortir que deux comptes bancaires étaient ouverts au nom de deux commerçants. Ces deux comptes étaient alimentés « complaisamment » avec la complicité du directeur en question et de cinq autres employés, dont le chef de service de compensation au niveau central, indique la même source. Le premier commerçant, connu sur la place de Rouiba comme étant propriétaire de plusieurs biens dont une grande supérette, a bénéficié de 53 milliards de centimes. « Il n'avait qu'à déposer des chèques en bois au nom de différents membres de sa famille dont sa mère, âgée de 82 ans, pour voir son compte alimenté dans la journée qui suivait le dépôt du titre », révèle notre source. La transaction, poursuit notre interlocuteur, s'opérait sans pour autant que les chèques émis ne fassent l'objet d'un quelconque contrôle par le responsable du bureau central de compensation dont, pourtant, la mission première est de vérifier la solvabilité du déposant avant de donner le quitus pour l'encaissement. Le deuxième commerçant, qui a bénéficié des mêmes « largesses » de ladite agence a pu obtenir, quant à lui, des « crédits » estimés à 98 milliards de centimes. Ce dernier escomptait des chèques CPA dont l'agence est domiciliée à Koléa. Selon le rapport d'enquête, l'implication du directeur de l'agence CPA est établie. Outre le directeur de la BDL d'El Mouradia et 5 employés de la même banque, 28 personnes ont été présentées à la justice. Le commerçant activant à Rouiba a été mis sous mandat de dépôt alors que le 2e commerçant est en fuite. Quant au chef d'agence CPA de Koléa, il a été mis sous contrôle judiciaire.