Les animateurs de la coordination des comités de soutien figuraient en bonne place parmi les invités de la rencontre animée, jeudi, par Amar Saâdani, président de l'APN, venu officiellement à Oran pour s'enquérir de la situation des élus FLN locaux de quelques wilayas de l'Ouest, dont Adrar, Aïn Témouchent, Sidi Bel Abbès, Tindouf et Tlemcen. Le président de la Chambre basse, accueilli par Djelloul Brahma (P/APW) et M. Boukhatem (maire d'Oran), était accompagné du représentant du groupe parlementaire du FLN, M. Daâdoua. Autant lors de son intervention que lors d'un point de presse improvisé à l'issue de la rencontre, M. Saâdani n'a fait qu'effleurer la question liée à la crise vécue par son parti, notamment à Oran. Pour lui, la restructuration suit son cours et, dit-il, « comme le 8e congrès a démontré aux détracteurs du FLN que ce vieux parti n'ira pas au musée, la crise actuelle va également être bientôt surmontée. » En exprimant le souhait que les différends soient réglés à l'intérieur des structures du parti et, afin de mieux asseoir son idée, il estimera que « les problèmes organiques n'ont pas entravé la bonne gestion des communes où le FLN est justement majoritaire. » A ce sujet, il mettra plutôt sur le compte d'une campagne de dénigrement menée sciemment, ce qu'on a qualifié de « scandales des élus ». Il estimera ainsi à seulement 6 ou 7 le nombre d'élus de sa formation qui sont inquiétés par la justice. Hormis l'annonce d'un cycle de formation qui débutera cet été, M. Saâdani a promis que les doléances et propositions émises par la base (des rencontres similaires devaient avoir lieu un peu partout pour concerner toutes les wilayas) seront étudiées à un plus haut niveau. « La bonne gouvernance est conditionnée non pas seulement par l'indépendance de la justice mais aussi par la récupération des prérogatives des élus », devait-il déclarer en déplorant le fait que, « pour l'heure, il suffit de 48h pour mettre un élu en prison mais deux longues années pour faire aboutir ses droits. » Une tribune pour les anciens Les quelques concernés qui se sont succédé sur l'estrade pour donner leur avis ont été unanimes à demander plus de moyens tant matériels que juridiques. Ancien directeur des impôts, M. Khellil a décortiqué la gestion de la fiscalité et ses rapports avec les ressources de la commune. Faisant preuve d'une rare éloquence, le maire de Sidi Benyebka (commune rurale) n'a pas été par 36 chemins pour évoquer « les pressions de l'administration sur les élus. » Il attestera qu'« à Oran, seules 6 communes s'auto-suffisent financièrement, 20 autres dépendent des aides de l'Etat. » Ce qui l'a amené à conclure que « le programme du président de la République n'est pas appliqué. » Le maire de Sidi Bel Abbès a, par contre, évoqué le problème du retrait de confiance et la dépendance exagérée vis-à-vis de l'administration. Le représentant des élus d'Adrar a proposé des bilans détaillés pour favoriser les plus méritants lors des prochaines échéances électorales. Un maire de la région de Tlemcen a soulevé, contre une idée reçue, la précarité des salaires des maires qui n'occupent pas de fonctions bien rémunérées avant leur élection. En attendant la révision des codes communal et de wilaya, M. Saâdani conseillera aux élus locaux de prendre leur mal en patience et de multiplier leurs efforts.