L'histoire et l'organisation du Croissant-Rouge algérien (CRA) ont été au centre des débats qui ont caractérisé l'ouverture du séminaire de formation supervisé par le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et destiné aux animateurs de plusieurs wilayas de l'Ouest du pays. Cette rencontre, entamée hier à l'hôtel Président en présence des représentants locaux, dont M. Khouidmi et la déléguée à la coopération Mme Brigitta Kunz, devra s'étaler sur quatre jours. « J'ai soigné des blessés acheminés de Zbarbar à la frontière algéro-marocaine », témoigne le Pr. Lazreg qui a rappelé qu'à l'époque déjà, les médecins algériens ou les étudiants qui ont rejoint le mouvement de libération nationale avaient un sens aigu de la déontologie et de l'éthique médicale. « Nous soignions tous les blessés, sans distinction de nationalité ou de situation sociale et c'est ce qui m'a amené personnellement à soigner des soldats de l'armée coloniale française », devait-il encore confier, pour préciser ensuite que « les principes d'humanisme, la notion d'assistance à personne en danger ou l'ethnique, étaient recommandés par l'état-major de l'ALN. » Il a tenu à saluer les interventions du CICR. A la frontière ouest (Oujda), les dons reçus étaient toujours distribués de manière équitable entre Algériens et Marocains qui subissaient ensemble les bombardements. Selon lui, l'hôpital de la ville d'Oujda, « une structure désignée péjorativement par hôpital des fellagas », rappelle-t-il, était tenu par des médecins algériens. Sa mémoire lui fait défaut même s'il arrive encore à citer certains noms : Rahal, Benali Aïssi, Heddam, Issaâd, etc. La Croix-Rouge suédoise avait, dit-il, le mérite d'avoir contribué au transfert, à partir de Tanger, des grands blessés vers la Yougoslavie, la RDA, Cuba et l'URSS. A une question de la déléguée du CICR, M. Lazreg a confirmé le fait que les bénévoles de ce comité international se sont intéressés aux détenus algériens et aux conditions de leur emprisonnement. Cet aspect et la protection des populations civiles, font partie des deux dernières conventions (il y en a quatre) de Genève. Les rapports entretenus avec les religions et croyances religieuses figurent également dans le programme, au même titre que la collaboration Croissant-Rouge/Croix-Rouge. Quant au CRA, alors que son existence remonterait à la deuxième moitié des années 1950, en pleine guerre de libération, le décret n°62-524 du 6 septembre 1962 portant reconnaissance d'une société nationale du CRA (3 articles) a été, sous le gouvernement Ouyahia, complété, le 6 octobre 1998, (n° 98-319) avec 4 autres articles. L'article 5 stipule, à titre indicatif, que « (...) le Croissant-Rouge algérien bénéficie de subventions de l'Etat et des collectivités locales. »