Habituellement écrasée par la chaleur sévissant durant les mois de juillet et d'août, Constantine semble moins apathique cette année, sans doute grâce à un climat plus clément incitant ses habitants à investir les moindres recoins de la ville sans craindre les effets néfastes de l'astre solaire Matin, après-midi jusqu'au crépuscule, la ville du Vieux Rocher est pareille à une immense fourmilière essaimant ses habitants en quête de farniente et de « bonnes affaires » notamment, car l'antique Cirta a peu à offrir en dehors de ses nombreux ponts que seuls des yeux étrangers à la ville peuvent en apprécier la beauté en les découvrant pour la première fois ou alors ses vieux quartiers, véritable marché grandeur nature. En effet, pour les badauds de passage, Constantine est perçue comme un immense bazar où tout s'achète et se vend à des prix parfois fort alléchants qui attirent des acheteurs potentiels en provenance des autres communes de la wilaya, mais aussi de villes voisines comme Chelghoum Laïd, Téléghma, Aïn M'lila... Un marché florissant Pareille à une ville balnéaire, prise d'assaut dès l'ouverture de la saison estivale, Constantine aussi a ses « adeptes », lesquels à défaut de pouvoir se permettre de partir en vacances passent leurs journées à « écumer » la ville, à marchander un article convoité ou simplement à flâner contribuant à grossir les rangs de la foule qu'on observe quotidiennement du côté des rues commerçantes, à savoir la rue du 19 Juin (ex-rue de France), T'rik Djdida, Rahbet Essouf et autres ruelles de la vieille ville où commerçants formels et informels se côtoient proposant des articles essentiellement « made in China » à des prix défiant toute concurrence. D'ailleurs, le marché local est littéralement inondé de produits de fabrication chinoise depuis le début de l'été, à savoir des pyjamas dont le prix varie entre 250 et 450 DA l'unité, différents modèles de chemises de nuits (les prix oscillent entre 200 et 350 DA), des robes d'intérieur, des chaussures généralement estimés à 1000 DA la paire, des vêtements pour enfants, des maillots de bain cédés à... 400 DA et des lunettes de soleil à 100 DA. Un marché réellement florissant, en plein essor, depuis quelques mois d'autant qu'il est devenu fort difficile actuellement pour les importateurs de prêt-à-porter de s'approvisionner dans l'Hexagone, en Italie et même en Turquie. « Reconversion juteuse » Géré par de gros bonnets ayant investi des sommes importantes dans ce créneau, le marché du prêt-à-porter « chinois » à Constantine semble avoir de beaux jours devant lui, eu égard à la disponibilité des articles en nombre considérable, mais surtout à la demande, a priori, tout aussi considérable. Il suffi de faire une petite virée n'importe quel jour de la semaine au niveau de la vieille ville, « noyée » de produits chinois, pour constater l'engouement que ces derniers suscitent particulièrement auprès des femmes. A ce titre, l'on a constaté que des dizaines de commerces se sont « reconvertis », commercialisant uniquement ce genre d'articles. Une reconversion qui semble faire recette cet été à Constantine, dont les habitants affrontent les rayons du soleil même durant la sieste à la faveur d'un mercure n'excédant pas, en cette période habituellement torride, 35° C. Oubliées du coup les précautions d'usage et les risques de choper une insolation, courir les magasins et les stands de fortune constituent pour certains une « distraction » à moindre coût d'autant qu'à Constantine, l'été c'est la mort lente. La ville est hors... saison.