Le bilan final de l'attaque du groupe terroriste perpétrée lundi dernier en fin de journée à la sortie ouest de Hadjret-Ennous, localité côtière située à 43 km à l'ouest de Tipaza, fait état de quatre morts, dont trois gendarmes, et cinq blessés. Selon les informations recueillies à l'hôpital de Sidi Ghilès, la horde de criminels se composait de 12 à 20 éléments. Cette embuscade meurtrière semble avoir été préparée minutieusement par les terroristes pour tenter de compromettre la saison estivale. Les gendarmes venaient d'accomplir leur mission en escortant, pour la troisième journée consécutive, les véhicules qui transportaient les copies des candidats de l'examen du baccalauréat des lycées de Gouraya et de Damous. A leur retour, ils ont été surpris par des coups de feu des terroristes dissimulés derrière les bosquets, non loin du camping de Hadjret-Ennous, le long de la RN11. Le chef de la brigade de gendarmerie nationale, qui se trouvait dans le premier véhicule, a été mortellement atteint, tandis que le conducteur, blessé à la jambe, ne s'est pas arrêté et a courageusement continué sa route vers Gouraya pour essayer de secourir son chef de brigade. Les deux gendarmes qui étaient à bord du deuxième véhicule ont été assassinés par balle. Leur voiture s'est immobilisée et les criminels l'on incendiée. Heureusement que les gendarmes qui se trouvaient dans le troisième véhicule ont riposté pour protéger les quelques automobilistes qui allaient passer par cette unique route étroite. Selon un témoin oculaire, la riposte des gendarmes aurait fait des blessés parmi le groupe terroriste, puisque du sang a été retrouvé à leurs postes d'attaque. Le véhicule de marque VW Golf, qui allait doubler les voitures des gendarmes, a été violemment atteint par les tirs des terroristes, entraînant la mort du conducteur. Le dispositif mis en place par le groupe terroriste illustre que leur nombre était important. La riposte et la résistance des gendarmes dans cette embuscade tendue à quelques encablures d'un détachement de la garde communale ont permis de déjouer le plan des criminels, qui s'apprêtaient à commettre un grand massacre dans cette zone ouest de la wilaya de Tipaza qui enregistre, ces derniers mois, un taux de fréquentation très élevé. Le groupe terroriste s'est replié pour disparaître dans la forêt à la faveur de la nuit. Alertés, le wali et les responsables des services de sécurité se sont rendus sur les lieux du drame pour s'enquérir de la situation. La nouvelle de la mort du chef de la brigade de gendarmerie et des deux autres gendarmes a attristé les populations de la daïra de Damous, en raison des liens tissés par El Hadj, le chef de brigade conciliant, et les familles des communes rurales de Larhat, Damous et Beni Mileuk. D'ailleurs, jeudi dernier le chef de brigade de Damous a demandé au journaliste d'El Watan, en mission dans cette région, d'aider à travers ses articles ces populations pauvres qui mènent une vie très précaire dans ces zones rurales enclavées. « J'envoie moi-même chaque année plusieurs rapports sur la situation de ces familles, notamment au sujet de l'absence de classes, nous disait-il. Voyez dans quelle misère ces familles algériennes vivent ! » Quatre jours après notre rencontre, El Hadj, le chef de brigade au crépuscule de sa carrière, a été assassiné. Une opération de ratissage a été déclenchée par les éléments des forces de sécurité au niveau des maquis de la région ouest de la wilaya de Tipaza.