La réquisition par le wali de 12 logements CNEP et 5 OPGI pour le relogement de 17 familles sans-abri, au lendemain des inondations qui ont touché plusieurs quartiers d'Aflou mercredi dernier, vaut une promesse tenue même si la prise en charge des dégâts occasionnés est loin d'être terminée. S'agissant de quartiers en majorité constitués d'habitations précaires, les services de l'APC ont beaucoup de mal à répartir le quota de 75 aides au logement et à la restauration, car submergés par le nombre de sinistrés, révisé à la hausse (500) et qu'il faut trier. Arrivé sur le lieu, le wali entraîné par une foule en colère a pataugé dans la boue pendant, sollicité de constater de visu ce que les inondations ont révélé comme malfaçon, inexistence d'aménagements, précarité des conditions de vie en des quartiers surpeuplés, produit d'une urbanisation anarchique. Le chef de l'exécutif a eu cette réflexion : « Il faut les comprendre. » Si l'on ne déplore aucune victime, qu'en aurait-il été si les inondations avaient eu lieu de nuit, s'interroge-t-on. Pas plus tard que lundi dernier, des précipitations beaucoup plus importantes accompagnées de grêle se sont abattues des heures durant sur la région. Heureusement, l'oued Medsous a été curé entre temps par les crues, les rues du Village Sud nettoyées des tonnes de boue charriées par les torrents. Tout a commencé par un orage ordinaire. Alors que sur les hauteurs on louait le Ciel pour sa clémence, on ignorait tout du drame que vivaient les habitants d'Oum Graïn, Aïn Yagoub, Kharcha et Zaoui Saïd. Vingt minutes seulement ont suffi pour que les torrents de boue envahissent l'ensemble des quartiers, emportant tout sur leur passage. Les travaux d'assainissement réalisés à coups de milliards se sont avérés inopérants faute d'études sérieuses et en raison de l'inexistence de collecteurs d'eaux pluviales et d'ouvrages en amont. S'agissant d'une ville sise dans un bassin versant - l'oued qui la traverse jouant le rôle de collecteur naturel n'a pu contenir la boue charriée par les torrents qui s'y déversent -, le niveau des eaux a atteint par endroits plus de 1,50 m de hauteur. « L'oued était obstrué aux deux tiers par le sable faute de curage alors qu'une enveloppe de 470 millions de centimes a été allouée à cette fin », déclare le président de l'association du quartier Zaoui Saïd avant d'ajouter : « Nous demandons l'ouverture d'une enquête, pour situer les responsabilités, la pluie n'y est pour rien. » Alors que le ministre de l'Intérieur a été saisi pour l'inscription d'une opération d'urgence qui a trait à l'aménagement de Oued Medsous en raison du danger qu'il constitue pour plus de 50 000 habitants, les techniciens sur place estiment que l'étude lancée en 1992, nécessite une actualisation et une révision dans le sens de l'abandon de la déviation préconisée.