Les fruits relevant de la production locale sont abondant sur les marchés de la capitale. Ils sont cédés, selon certains chefs de famille abordés au moments des achats, à des prix jugés très abordables. L'affirmation est toutefois rejetée par un chercheur en économie. Une simple virée au marché communale de Bachedjerah, destination d'une clientèle au revenu modeste, a permis d'élucider certains points. D'après un primeuriste, l'année s'annonce bonne et fructueuse. « Pour preuve, l'année dernière, nous n'avions pas bouté à la cerise. Son prix était excessif. Elle a frôlé les 600 DA. Cette année, qu'il s'agisse de la bigarreau ou de la griotte, le prix était situé entre 80 et 200 DA/kg », a-t-il affirmé. Le même marchand a précisé que les quantités provenant de la cueillette de cette saison ont été épuisées. « Les nèfles ont été cédées à 25 DA. La fraise oscillait entre 50 et 100 DA/kg. Mais ces fruits comme la cerise ont quitté les étals en beauté », a-t-il remarqué. Avec l'arrivage des autres fruits en quantité appréciable, les étals des marchands de fruits sont, à première vue, bien achalandés. Devant une telle prolifération, le client s'avère parfois hésitant. Il se heurte à l'embarras du choix. Doit-il se contenter de la pêche, dont le prix est situé entre 25 et 70 DA/kg ? Doit-il encore opter pour l'abricot, dont le prix est fixé entre 20 et 40 DA/ kg ? Ou bien simplement préfère-t-il la pastèque et le melon négociés respectivement à 20 DA et 45 DA/kg ? Qu'ils soient juteux ou sucrés, succulents ou fondants, doux ou acidulés, ces fruits ne sont point défendus. Exception faite toutefois aux sujets diabétiques qui doivent respecter les recommandations concernant la consommation des fruits. En dehors de cette contrainte, les achats se font d'une manière régulière. Certes, les prix varient selon le choix et la qualité, mais les clients, disposant d'une bourse modeste, ne sont pas exclus des achats. Ils ont leur part en fruits. « J'ai acheté une bonne quantité de fraises et d'abricots. J'en ai fait des pots de confiture pour l'hiver. Mais pour le moment, je continue à m'approvisionner régulièrement en fruits concernant la consommation courante, car les prix sont à la portée des personnes au revenu modeste », a déclaré une mère de famille. L'autre remarque, qui n'est pas négligeable, porte sur la demande relative aux fruits locaux. Ceux-ci sont très prisés par rapport aux fruits importés. « Bien que le prix de la banane ait baissé pour atteindre les 65 DA/kg, ce fruit ne se vend pas comme auparavant. Le cas est identique pour la pomme importée. Elle ne trouve pas preneur. Les clients préfèrent les fruits locaux », a expliqué un marchand de fruits. Par ailleurs, l'abondance en matière de fruits est expliquée différemment. « Certains pères de famille sont tenus de protéger leur frêle revenu pour faire face aux factures salées d'électricité et d'eau. Ils se privent alors de fruits qu'ils considèrent comme superflu. La demande diminue et l'offre paraît importante. Conséquence : les prix baissent incontestablement », a expliqué un chercheur en économie. Pour défendre l'idée de l'abondance des fruits qu'il juge effective, un agronome évoque une pluviométrie favorable. Outre cela, il estime que l'intérêt accordé à l'arboriculture commence à donner ses fruits. « Si j'ai le choix, j'opterai pour l'arboriculture pour aspirer à un rendement meilleur afin d'inonder le marché local, mais aussi et surtout pour préserver les terres agricoles », a soutenu un divisionnaire des services agricoles.