L'ONM d'Oran emboîte le pas au président de la République en qualifiant le comportement du Parlement français de « distorsion à la mémoire ». Les moudjahidine d'Oran ont exprimé, jeudi, leur indignation face à l'adoption par le Parlement français de la loi du 23 février 2005 qui stipule que « la Nation (française) exprime sa reconnaissance aux femmes et aux hommes qui ont participé à l'œuvre accomplie par la France dans les anciens territoires placés, antérieurement, sous la souveraineté française... ». L'ONM d'Oran qualifie aussi de « scandaleux » le fait de trouver des vertus aux abominations commises contre les Algériens et qualifient d' « irresponsable » le comportement officiel de la France qui consacre des lieux de mémoire aux criminels de l'Organisation armée secrète (OAS). « Extermination, esclavage, exécutions sommaires, famines, pillage et massacre de près de 6,5 millions d'Algériens entre 1830 et 1962 », voilà pour l'ONM d'Oran le macabre bilan de la colonisation française ; un bilan des plus atroces de l'histoire noire du colonialisme. La réunion du conseil historique de la wilaya V de l'ONM, qui s'est tenue au siège de la mouhafadha du FLN, qualifie cette loi, qui dans son article 4 stipule que « les programmes scolaires (français) reconnaissent en particulier le rôle positif de la présence française en Afrique du Nord », de « campagne atroce qui verse dans la xénophobie voulant signifier, dangereusement, l'absurde choc des civilisations ». Dans une déclaration remise à la presse, l'ONM rappelle que « le peuple algérien aspire à une plus grande amitié avec tous les peuples du monde », mais estime que le comportement du Parlement français « n'est pas la bonne manière pour susciter le respect des Algériens » pour qui « la colonisation fut tout simplement épouvantable. » Pour cette organisation de la famille révolutionnaire, « tenter de justifier la colonisation équivaut à mettre un masque hypocrite à la cruauté. » Si les Européens, les Japonais, les Américains et les Russes ont atrocement massacré et exploité bien des peuples, les Français, eux, occupent, et de loin, la première place dans la mise à sac des pays d'Afrique, d'Asie et d'Amérique latine. Le Parlement du pays « des droits de l'homme ?!! » n'est pas le premier à louer l'œuvre coloniale. Bien avant lui, malgré les exactions et les forfaits commis, plusieurs théories racistes furent élaborées par des « scientifiques » qui chargèrent l'école « républicaine » française d'en faire une propagande et de donner à la colonisation, censée apporter aux peuples « inférieurs » les « bienfaits de la civilisation », belle allure. Ainsi, le racisme a succédé à la colonisation. La France officielle a non seulement nié que la colonisation a réduit des peuples entiers à la plus grande misère, et n'a émis le moindre regret, plus grave encore, elle a légiféré, noir sur blanc, de vulgaires lettres faisant l'éloge des « bienfaits de la colonisation »