Il y a une année disparaissait le réalisateur Djamel Fezzaz. Il est mort des suites d'une longue maladie dans la nuit du 17 au 18 juillet 2004. Sa dernière œuvre, en l'occurrence, le feuilleton Le Joueur passera sur le petit écran à titre posthume. Issu d'une famille nombreuse (soit huit garçons et cinq filles), Djamel Fezzaz est né le 8 avril 1951 à Skikda. Aux débuts des années 1970, il quitte sa ville natale pour Alger où il intègre le Centre de formation de l'ex-RTA. Il obtint son diplôme en 1973. Il se fait remarquer de par La Grande Tentative et L'Affiche. Néanmoins, c'est grâce au feuilleton Le Destin (El Massir) réalisé avec Azzedine Medjoubi qu'il gagne sa notoriété et s'impose ainsi auprès du public. Le feuilleton en question passe à la télévision en 1991. En 1992, il réalise le film La Mélodie de l'espoir où il met en vedette le chanteur cheb Djalti. Le film a drainé un public nombreux dans les salles de cinéma, du moins ce qui en reste. Mais cet espoir est étouffé par la vague de terrorisme qui frappe le pays en ces années 1990. L'horreur n'épargne aucune catégorie socio-professionnelle, dont les artistes et les écrivains, entre autres. Djamel Fezzaz est ciblé par « les chasseurs de lumière » en 1995 à Bab El Oued. Il est atteint de deux balles, l'une dans la nuque, l'autre à la joue. Il en sort indemne. Après une période de convalescence, il reprend l'activité en réalisant Le Carcan du temps et Le Testament en 2001. Suit Le joueur qu'il ne verra pas passer à la télévision. Il a lutté en silence et comme il peut contre la maladie, qui lui dispute chaque jour sa chair empan par empan. Ainsi meurent les artistes en Algérie. La maladie, les tentatives d'assassinat, le silence et l'exil, deux pénibles formes de suicide en rotation. L'exil ou le cimetière. C'est ce que l'Algérie réserve à ses meilleurs enfants.