A l'horizon 2006 et en application de la prochaine loi sur l'eau, les sables de construction devraient provenir des carrières de concassage, sur des gîtes de substance minérale. C'est ce qu'a tenu a rappeler le Ministre de l'habitat et de l'urbanisme, Nadir H'mimid, lors de la journée d'étude régionale sur les sables de concassages organisée, jeudi, à l'Institut de formation professionnel (IFP) de Sidi Bel Abbés. Rencontre à laquelle ont pris part des opérateurs économiques et des responsables du secteur de l'habitat, venus de 13 wilayas. Intégrant le résultat d'une étude relative à la valorisation des sables de concassage, le ministère de l'habitat et de l'urbanisme préconise de substituer, à court terme, le sable de carrière, issu du concassage de roches calcaires, aux sables d'oueds et de mer. « Cette rencontre n'est pas fortuite puisqu'elle intervient à un moment où les pouvoirs publics font face à une problématique liée aux difficultés rencontrées par les entreprises de réalisation, en matière d'approvisionnement en sables de construction. L'accroissement de la demande en sable, au cours de ces dernières années, conséquemment au développement important du secteur de l'habitat, a induit une exploitation effrénée des sables d'oueds et de mer, en particulier dans les wilayas du centre », a indiqué M H'mimid à l'ouverture des travaux du séminaire. Cette situation est fortement ressentie par les wilayas de l'Ouest puisqu'elles représentent, en termes d'approvisionnement, des sources importantes pour les wilayas déficitaires en sable de construction. Des mesures draconiennes « Face à la surexploitation des sables d'oueds et de mer, ayant engendré une menace certaine sur les nappes alluviales et une dégradation inquiétante de l'environnement, nous avons décidé de prendre les mesures draconiennes pour la protection des sites d'exploitation situés dans les domaines publics maritimes et hydrauliques », dira t-il. Ces mesures ont coïncidé, a-t-il ajouté, avec la présentation devant l'APN, le 14 juin dernier, de l'avant projet sur l'eau dans lequel il est prévu d'interdire l'exploitation de sable d'oueds et de mer et d'accorder un délai de deux ans aux investisseurs dans les carrières de sable, pour ne pas pénaliser le secteur BTPH. Les différents intervenants, se plaçant résolument sur un terrain des plus techniques, avaient comme préoccupation essentielle, de proposer aux potentiels investisseurs (publics et privés) les techniques et moyens les plus appropriés qui leur permettraient d'investir ce créneau que l'on considère « suffisamment rentable à moyen et long terme ». La limitation du taux de fines (élément dont le diamètre est inférieur à 80 µ, constituant un des critères techniques pour l'homologation du sable) à 15 %, le choix du process et des équipements de production, ont été ainsi passé en revue par plusieurs experts en la matière. Dans son intervention, Mme Saliha Ait Mesbah, directrice de la recherche et de la construction au ministère, a tenté, quant à elle, de cerner les raisons ayant conduit à la raréfaction de ce matériau et à l'épuisement de certains gîtes d'exploitation, sinon leurs dégradation, d'où la nécessité d'explorer d'autres voies de substitution. « Cette solution n'est pas le fruit d'une récente réflexion puisque le ministère de l'habitat et de l'urbanisme a engagé, depuis plus d'une décennie déjà, une série d'études, d'essais et de recherches documentaires sur le sable de concassage ainsi que sur les normes étrangères y afférentes, en vue de son utilisation dans le domaine du bâtiment ». Pour les wilayas de l'Ouest, il existe 197 unités d'extraction de granulats dont 143 de statut privé, présentant une capacité théorique installée globale, d'environ 17 millions de tonnes/ an, a-t-elle précisé. Au niveau national, l'on compte 750 carrières en activité (49 % à l'Est, 24 % à l'Ouest, 17 % au centre et 10 % au sud), présentant une capacité théorique installée globale, de 83 millions de tonnes / an et une capacité de production réelle estimée à 36 millions de tonnes/an.