Au niveau de la wilaya de Bouira, plusieurs actions de recasement ont été menées visant à éradiquer les quartiers hérités depuis l'ère coloniale. Opérations ayant enregistré à plusieurs reprises des mécontentements. Aïn Hdjar, localité située à une dizaine de kilomètres à l'ouest du chef-lieu de la wilaya, vient de procéder au recasement des habitants du quartier Zohra-Bengharabi. Les habitations construites en toub, couvertes de tuiles, parfois de zinc, étaient conçues comme centre de transit après l'indépendance. Cette opération est loin de satisfaire les habitants du quartier, notamment ceux situés au sud. Selon les représentants du quartier, les autorités locales ont arrêté une liste de 50 familles qui vivotent dans le plus vieux quartier de Aïn Hdjar. En commun accord avec les autorités, il a été décidé la démolition totale du quartier le jour du recasement et ce, pour éviter sa réoccupation. Pour Mohammedi Moussa, l'un des représentants du quartier sud, “l'opération de recensement des familles a été faite en présence des représentants du quartier et des rencontres ont eu lieu entre les parties concernées. Les listes arrêtées et les engagements d'évacuation des lieux signés chez les notaires. Mais le jour J, quelle fut notre surprise lorsqu'on nous a annoncé que les habitants du quartier nord ne sont pas concernés”. Les autorités se sont heurtées à une résistance des habitants même du quartier nord qui ont exigé des logements pour chaque famille et non un logement par maison détruite. Certains avaient accepté de quitter les lieux, d'autres ont refusé. Parfois, une habitation est à moitié vidée. Les logements réquisitionnés habités et le site n'a pu être récupéré pour le lancement d'un nouveau programme de logements. Pour le quartier sud, seul 5 familles ont bénéficié, les autres continuent à boire le calice jusqu'à la lie. Lors de notre passage, nous avons trouvé des familles composées de plus de vingt personnes dans une habitation d'une à deux pièces. Leurs enfants, défiant le danger, jouent sur les ruines des maisons démolies. Pour le vice-président de l'APC de Aïn Hdjar, “le nombre de logements requis à cette opération est insuffisant ; partant, il ne peut satisfaire les revendications de tous les habitants du quartier. Nous leur avions proposé de fournir des dossiers de logements sociaux qui seront examinés en commission pour ceux qui se sentent dans l'exiguïté”. A. DEBBACHE