El Hachemi Cherif n'a jamais baissé les bras, il s'est battu et a lutté avec un courage exemplaire contre sa maladie. Cherif est un homme très courageux. Un grand homme qui s'est consacré entièrement à son pays », c'est ce que nous a confié, hier, Mériam, l'épouse d'El Hachemi. Celui-ci aimait énormément son pays. C'est d'ailleurs ce qui marquera à jamais Mériam. En évoquant le parcours du défunt, elle se rappellera du jour où il lui avait révélé qu'il était atteint d'une grave maladie. Ce jour-là, El Hachemi était malheureux. Malheureux, car, tout simplement, il allait mourir et laisser son pays. D'ailleurs, Mériam le gronda en lui signifiant qu'il n'y avait pas que le pays, mais sa famille avait également besoin de lui. Le défunt était conscient de la gravité de sa maladie, mais il faisait croire à tout le monde qu'il se portait très bien, qu'il ne souffrait pas, il ne se plaignait pas et ne voulait pas paraître devant ses proches faible. Il était, selon son épouse, au courant de tous les événements qui se produisaient à l'échelle nationale et internationale. Il lisait chaque matin les journaux. Il avait entamé la lecture d'un livre de Lucien Séve intitulé Emergence, Complexité et Dialectique. Il avait, de l'avis de ses amis, refusé de le prêter tant qu'il ne l'avait pas achevé. « J'avais l'impression, vu sa fermeté et sa manière de débattre du contenu du livre, qu'il allait vivre très longtemps », nous dira une militante du Mouvement démocratique et social (MDS). Pour l'épouse, El Hachemi est toujours vivant. Elle le verra à travers leur petite-fille, Maye, âgée de 8 mois et demi. Mériam n'oubliera, toutefois, jamais le vœu de son mari : être enterré dans un cimetière faisant face à la mer. Abdelhak Brarhi et le commandant Azzedine ont accouru à la maison dès qu'ils ont pris connaissance de la nouvelle. « La mort d'El Hachemi est une grande perte pour l'Algérie. C'est Monsieur courage qui vient de disparaître. Il va laisser un grand vide au sein de sa propre famille et au niveau de la famille démocratique », diront les deux amis du défunt qui estiment qu'« El Hachemi était un moudjahid, il était aussi un grand syndicaliste, il était réalisateur et un ami des patriotes. Il a, de tout temps, lutté et milité pour la démocratie et les libertés. Il avait dénoncé avec vigueur le terrorisme intégriste ». Le commandant Azzedine rappellera qu'après l'indépendance, El Hachemi était de tous les combats, il n'a jamais cessé de se battre sur tous les fronts. L'homme de tous les combats Karim Younès, ex-président de l'APN, s'est dit très affecté par la mort du premier responsable du MDS. « En dépit de sa maladie, El Hachemi a gardé intacte toute son activité intellectuelle. Il s'est battu pour ses idées après s'être battu pour son pays. J'ai beaucoup de respect pour cet homme et je considère sa mort comme un grande perte pour le pays », a soutenu M. Younès. Dans un communiqué rendu public, le bureau national du MDS a expliqué que depuis une année, El Hachemi Cherif, secrétaire général du MDS, était atteint d'une grave maladie, mais aujourd'hui « bien que préparés, c'est avec une immense douleur que la direction et les militants du MDS, qui ont partagé son combat pour la liberté et la justice sociale avec de larges pans de la société, font part de son décès ». Très peinés, les cadres et les militants de l'Union pour la démocratie et la République (UDR) s'inclinent devant la mémoire du défunt. « Avec la disparition du leader du MDS, l'Algérie a perdu un valeureux officier de l'ALN, le monde du travail, un leader syndical irremplaçable et la classe politique un animateur incontournable. » L'UDR salue humblement l'engagement constant et sans faille de si El Hachemi pour la libération du pays et pour l'instauration d'un Etat juste et moderne, à la hauteur des sacrifices consentis le long de la nuit coloniale. « Le défunt n'a jamais cédé au chant des sirènes du Pouvoir et aux privilèges qu'il procure. Egal à lui-même, constant dans sa vision moderniste de la société, il a toujours été à l'avant-garde du combat républicain pour faire barrage à la régression, ce qui a fait de lui une cible privilégiée du terrorisme intégriste auquel il n'a échappé que par miracle. » L'UDR rend, à cet effet, un vibrant hommage au moudjahid, au leader syndical, au patriote républicain, au compagnon de combat pour la modernité. Le Rassemblement national démocratique (RND), très touché par la disparition d'El Hachemi Cherif, s'incline devant la mémoire de ce grand homme. Chihab Seddik, responsable du parti, reconnaît que le défunt était un grand moudjahid, un patriote de la première heure qui n'a jamais failli à l'appel du devoir. « El Hachemi ne s'est jamais détaché de ses principes de liberté et de justice. La direction et les militants du RND présentent à la famille du défunt et à la famille politique ses condoléances », a souligné M. Seddik. Par ailleurs, le FLN et le MSP, par les voix de leur premier responsable, MM. Belkhadem et Bouguerra Soltani, se sont dits attristés par la disparition du leader du MDS et présentent à sa famille et aux militants du mouvement leurs condoléances. Pour leur part, le président, le secrétariat exécutif national, les secrétaires de wilaya et l'ensemble des militants du parti AHD 54, très affectés par ce décès, présentent également leurs condoléances à la famille du défunt ainsi qu'aux militants du MDS.