Il a fallu attendre les instructions du wali pour que la direction de la culture de la wilaya de Constantine se rappelle qu'elle a une mission. L'intérêt, manifesté par M. Boudiaf à l'égard du fait culturel et de l'animation qui sied à notre cité, s'exprime dans ses récentes déclarations et l'implication des institutions concernées pour un éveil souhaité. Les fonctionnaires logés gratuitement dans les bureaux du centre El Khalifa devront se réveiller donc et revenir à une activité qu'ils ont dû oublier : le travail. La léthargie qui caractérise Constantine durant les longs mois d'été n'émeut plus personne, et les Constantinois, résignés, n'attendent plus rien de la part des responsables. Même les projets d'infrastructures, dont a bénéficié la wilaya il y a trois années, à l'image du Théâtre de verdure et la bibliothèque régionale, sont à la traîne à cause du manque d'entrain. L'exemple le plus éloquent de cette démission est celui de la cinémathèque En Nasr rénovée à coups de milliards et demeurée interdite au public deux années après sa réception pour cause d'absence d'un appareil de projection. Faut-il déplacer des montagnes pour arracher une telle exigence de la part des locataires du palais de Kouba ? En vérité, c'est l'effort qui manque et prive les Constantinois de récupérer toutes leurs salles de cinéma abandonnées depuis de longues années. D'ailleurs, le recensement devra permettre à notre wali de recevoir une liste importante du patrimoine culturel livré à l'usure du temps et à la prédation. Un constat qui explique peut-être le fait qu'en quatre années depuis qu'elle est à la tête du ministère de la Culture, Mme Khalida Toumi n'a jamais effectué de visite officielle à Constantine. Mépris ou oubli ? Qu'importe. Il est grand temps que les choses changent. Constantine n'est pas n'importe quelle ville et mérite beaucoup mieux que ce qu'elle a aujourd'hui.