La campagne électorale pour le référendum pour la réconciliation nationale s'est élargie à la communauté algérienne à l'étranger. Après Marseille, Lyon, Mulhouse, Metz, le ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères, chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, s'est adressé samedi à la communauté algérienne de la région parisienne à la faveur d'un meeting organisé au consulat général de Bobigny. Les prochaines étapes du ministre seront la Belgique et l'Allemagne. Il achèvera sa campagne à Marseille. Pour sa part, Hachemi Djiar, conseiller auprès du président Bouteflika, sera l'invité demain du Centre d'accueil de la presse étrangère (CAPE) pour expliciter le contenu de la charte portant réconciliation nationale, les enjeux et les implications. Du côté de l'opposition, le président du FFS, Hocine Aït Ahmed, sera l'invité du CAPE mercredi. M. Aït Ahmed présentera son analyse sur la situation politique en Algérie et les relations bilatérales entre la France et l'Algérie. Abdelkader Messahel a souligné qu'« en 1999, Abdelaziz Bouteflika était venu avec trois objectifs : mettre un terme à la discorde et rétablir la paix et la sécurité, remettre de l'ordre dans la maison Algérie et rendre à l'Algérie sa place dans le concert des nations ». Il a ajouté : « Vous avez remarqué que vous pouvez circuler en toute sécurité. La situation financière du pays est assainie, des réformes économiques sont engagées. Dans les années 1990, le salon d'honneur de l'aéroport d'Alger fermait à 17h, personne ne venait nous rendre visite. De 1999 à 2005, plus de 100 chefs d'Etat et 1200 ministres ont foulé le sol algérien. » « L'alternative au terrorisme et à la violence, c'est la paix et la réconciliation nationale », a-t-il appuyé. A l'adresse de ceux qui sont opposés à la démarche, Messahel a fait valoir que « la réconciliation ne signifie pas amnistie générale ». « Nous sommes un Etat de droit. Ceux qui ont été trompés doivent pouvoir rentrer chez eux, ceux qui ont commis des crimes de sang doivent être jugés ». Selon lui, l'Algérie a ratifié toutes les conventions internationales sur les droits de l'homme et chaque année, elle rend un rapport aux instances internationales. « Il faut les lire, certes il y a des dépassements, mais nous n'avons pas de leçon à recevoir en matière de droits de l'homme. La réconciliation nationale et la paix, c'est la plus belle réponse à ceux qui veulent que l'Algérie reste dans le chaos ». Appelant les ressortissants algériens à l'étranger à « voter massivement le 24 septembre » (premier jour du vote à l'étranger), M. Messahel a fait le parallèle avec le référendum pour l'indépendance nationale, déclarant que « le 3 juillet 1962, le peuple algérien a voté pour l'indépendance alors que les accords l'établissant venaient d'être signés. L'acte de voter est important car il s'agit de l'avenir de notre pays, de nos enfants. Il n'y a pas de développement sans paix et sans stabilité ».