La question des crimes commis par le colonialisme français en Algérie, et pour lesquels Alger exige de la France qu'elle demande pardon, « peut très bien être traitée » pendant les négociations entre les deux pays sur un traité d'amitié, a estimé hier le ministre français des Affaires étrangères. « Ce genre de question peut très bien être traité pendant ces discussions et pendant ces négociations », a déclaré à la presse le porte-parole du ministère, Jean-Baptiste Mattéi. « S'il y a des demandes côté algérien, les autorités algériennes ont des interlocuteurs français pour les négociations de ce traité d'amitié », a ajouté M. Mattéi. Le ministre français des Affaires étrangères, Philippe Douste-Blazy, « a rappelé clairement que pour nous il n'y avait pas d'histoire officielle et que donc, ce qu'on souhaitait c'est qu'il puisse y avoir un travail entre les historiens des deux pays », a précisé M. Mattéi. M. Douste-Blazy « a l'intention de travailler sur ce point avec les autorités algériennes pour voir comment engager un travail d'historiens sur ce thème », a-t-il ajouté. Le président Bouteflika a demandé le 20 septembre à la France de demander pardon aux Algériens pour les crimes commis lors de la période coloniale. La veille, à Tizi Ouzou, M. Bouteflika avait assuré que « pour peu que la France reconnaisse ses responsabilités dans les dégâts de la colonisation et de la guerre de libération, nous sommes prêts à signer un traité d'amitié définitif » avec elle. La France et l'Algérie doivent, en principe, signer ce traité avant la fin de l'année.