Le FLN a retiré les listes dans les 67 communes de la wilaya de Tizi Ouzou. L'étonnant retour de la formation de Belkhadem sur la scène politique locale est expliqué par le remarquable recul des formations traditionnellement à fort ancrage populaire que sont le RCD et le FFS. Le parti de Saïd Sadi n'a pu constituer que 47 listes sur les 67 communes, alors que le parti d'Aït Ahmed est présent dans 62 communes. Les « deux frères ennemis » ont de toute apparence perdu beaucoup de terrain pour leur duel habituel. Le directeur de la réglementation et des affaires générales (DRAG) a expliqué hier lors d'un point de presse que « l'administraton sera compréhensive vis-à-vis des candidats » et de poursuivre : « Nous sommes à l'écoute des contraintes des partis pour finaliser les dossiers. Une rallonge d'une semaine a été octroyée par le ministère de l'Intérieur dans cette perspective. » Au total, 1067 listes ont été retirées, 17 partis sont en lice et 53 listes indépendantes ont retiré des formulaires de candidature pour les APC et l'APW. Toutefois, le DRAG a précisé qu'aucune liste d'indépendants pour l'APW n'a été constituée. Le responsable de wilaya a, en outre, indiqué que la présence partisane est plus forte dans les communes de Draâ El Mizan et de Draâ Ben Khedda, communes par ailleurs ciblées par la formation islamiste du MSP. Dans la commune de Tizi Ouzou, cinq partis (FFS, RCD, FLN, RND et MSP) et une liste indépendante conduite par Abdelkrim Débiane attendent, comme tous les autres, le feu vert de la commission de validation des candidatures. Bon nombre d'observateurs ne se posent pas de questions sur les raisons de l'absence du FFS dans les communes reculées de la wilaya, telles que Idjeur, Agouni Gueghrane ou Zekri. De son côté, le RCD est quasiment absent dans plusieurs communes du sud de la wilaya (Ouadhias, Maâtkas, Aïn Zaouia, Bounouh et Frikat) mais aussi dans l'est (Ouacifs, Beni Yenni, Aït Boumehdi, Aït Toudert). Les malaises internes que vivent ces partis ainsi que les déchirements qu'ils continuent à entretenir sont les principales explications de ce retour imposant de l'ancien parti unique. Les lendemains du 24 novembre auront à confirmer les contours de cette nouvelle carte politique, objet de moult commentaires à Tizi Ouzou.