Le 12 octobre, un camion des services de l'APC de Béchar chargé de tables scolaires allait quitter le siège de l'ancienne Cofel (gérée par l'APC) pour se diriger vers un établissement éducatif afin de déposer sa cargaison, quand il fut intercepté par le directeur de l'administration locale de la wilaya (DAL) en visite sur les lieux ce jour-là, à l'effet de réquisitionner un véhicule communal pour le compte de la wilaya. Celui-ci intima immédiatement l'ordre au conducteur et à l'ouvrier professionnel de ne pas quitter l'endroit avant l'arrivée du P/APC. Ce dernier tardant à venir, ignorant la qualité de celui qui leur donnait l'ordre et s'en tenant strictement aux consignes reçues, l'agent communal passa outre l'injonction du responsable de l'administration locale de la wilaya et ordonna à son collègue conducteur du véhicule communal de partir pour livrer les tables scolaires à l'établissement éducatif. Jugeant « outrageante » l'attitude de l'ouvrier professionnel, le DAL informa aussitôt le wali de l'incident qui, à son tour, exigea par message transmis à l'APC la suspension immédiate de celui qui a osé « défier » la toute puissante administration de la wilaya. Cependant, la règle d'usage administratif voudrait qu'au préalable le premier responsable de la commune soit avisé de l'affaire et lui réserver éventuellement une suite. Au niveau de l'APC, on est scandalisé par l'ordre émanant du wali probablement induit en erreur par son subordonné de suspendre l'ouvrier communal qui n'a pu retenir ses larmes face à l'acte jugé arbitraire, nous a-t-on affirmé. Au sein de l'institution communale, on fait savoir que la tutelle de la wilaya sur l'APC s'exerce effectivement sur les actes administratifs (approbation de documents budgétaires et délibérations de la commune) et non sur la gestion des personnels qui demeure du seul ressort du P/APC. De telles pratiques portant entorse manifeste aux dispositions du code communal sont malheureusement monnaie courante. Elles sont liées à la confusion et interprétations équivoques de certains textes régissant les rapports wilaya-commune. Au-delà de cet incident et afin d'éviter que l'abus de pouvoir ne prenne le pas sur le droit, c'est l'exigence même d'une révision des textes relatifs à l'administration locale qui s'impose. Les débats en cours sur la réforme des collectivités locales prendront-il en charge ces ingérences et autres incohérences dans la gestion des affaires de la municipalité, source de conflits aboutissant souvent à la perturbation des services publics ? La refonte de l'administration locale projetée viendra-t-il à bout de la résistance mentale désuète de certains gestionnaires et autres réflexes d'un autre âge ?