Les habitants de la nouvelle cité d'Azazga ont fermé dimanche dernier le siège de l'APC pour protester contre la dégradation des conditions de vie dans leur quartier et contre le blocage de leurs demandes de régularisation foncière. Les protestataires ont occupé les locaux de l'APC et ont obtenu la venue du chef de daïra, accompagné du commissaire de police. Ces derniers ont rencontré une délégation des citoyens qui ont posé une nouvelle fois leurs doléances relatives à une situation qu'ils endurent depuis l'indépendance. Aucun incident n'a été signalé lors de l'occupation de l'APC, et les services de sécurité étaient restés en retrait, continuant à régler la circulation sans intervenir contre l'action engagée par les habitants de la cité. Un appel avait été affiché par les représentants des citoyens depuis une semaine au chef-lieu de la commune et porté à la connaissance des autorités locales. Aucune initiative municipale n'a été engagée pendant ce temps pour trouver une solution à ce dossier oublié dans les tiroirs de l'administration. Pour suppléer à la défaillance de l'administration communale, qui a montré sa totale incompétence pour solutionner le problème, c'est le chef de daïra qui s'est présenté au siège de l'APC pour entendre les revendications formulées. A l'issue de la rencontre, un PV a été établi et signé par les représentants des citoyens et les autorités présentes, mentionnant l'engagement de l'administration locale à transmettre avec diligence la requête au wali de Tizi Ouzou. Il est attendu du premier responsable de la wilaya la mise en application d'une décision de la direction des Domaines (du 29 août 2001), « portant cession de la cité au profit des locataires ». Ce sont près d'une centaine de familles qui vivent sans document de propriété sur une zone située à la sortie sud du chef-lieu de la daïra, sur une superficie de 4,5 ha. Le décor n'a pas changé depuis des décennies : des demeures de fortune dénuées de toute commodité, accusant une dégradation continue et mettant en danger les résidents. Un îlot de précarité dans une ville qui dépense un budget de plusieurs milliards et où sont lancés des projets d'aménagement d'envergure, souvent sur des fonds privés. « La direction des Domaines a satisfait à notre demande de cession qui nous permettra d'accéder à la propriété et d'améliorer nos conditions de vie, mais l'arrêté n'a pas été mis en application au niveau local », s'insurgent les représentants des citoyens. Une détermination qui a défrayé la chronique, puisque la région avait rompu avec cette forme de protestation depuis des années. Cette action, qui ne se revendique d'aucune organisation politique, ne manquera pas d'attirer l'attention des candidats qui s'apprêtent à conquérir les sièges de l'assemblée communale. Sur ce plan, les résidents de la cité ne se disent pas prêts à entendre de nouvelles fausses promesses, mais attendent une décision concrète à très court terme.