Le programme d'assainissement des entreprises publiques économiques du secteur du bâtiment tarde à voir le jour. Annoncé il y a près de deux ans, il a pour principal objectif de relancer le secteur du bâtiment et semble buter sur diverses contraintes. Les décisions prises par le gouvernement dans l'optique de réduire un tant soit peu le recours aux entreprises étrangères pour réaliser les projets ne sont pas mises en œuvre sur le terrain. Le programme de restructuration et de redéploiement des entreprises du bâtiment, qui a été présenté par le ministère de l'Habitat et de l'Urbanisme et examiné par le Conseil des participations de l'Etat (CPE) en octobre 2009 n'a, selon nos sources, pas encore atteint les objectifs escomptés. Les services chargés de sa mise en application se sont vite retrouvés pris en tenaille entre les lourdeurs administratives et la bureaucratie bien de chez nous. Lors dudit conseil, il a été décidé, entre autres, la réorganisation de toutes les entreprises fiables du secteur, y compris celles des portefeuilles des trois sociétés régionales des participations et des ex-EPLF au sein de la SGP Injab, et leur restructuraturation en 20 importantes sociétés ou groupes. La finalisation de cette opération de mise à niveau, axée sur la recapitalisation financière des entreprises en question, ainsi que celle du dossier d'investissement destiné à leur relance et à leur modernisation ont été confiées à un comité interministériel d'experts placé sous la présidence du ministère des Finances, avec la participation de représentants des ministères de l'Habitat, du Travail et de la Sécurité sociale, de la Caisse nationale de sécurité sociale et de la SGP Injab. Trois mois plus tard, le comité précité a présenté un rapport relatif à 43 entreprises parmi l'ensemble de celles concernées, dont 39 proviennent des portefeuilles de SGP régionales et 3 des ex-EPLF.Le rapport a été examiné et retenu lors du Conseil interministériel tenu au début de l'année en cours avec l'introduction de quelques correctifs dans son contenu. Le montant des créances du Trésor devant être annulées aux 43 entreprises, affiliées désormais à Injab, était de l'ordre de 2,502 milliards de dinars. Cela en sus de la prise en charge de leurs dettes fiscales et parafiscales (7,802 milliards de dinars), l'annulation de la totalité des pénalités (4,9 milliards de dinars), le rachat des dettes bancaires (2,347 milliards de dinars), l'octroi par le Trésor de fonds de roulement pour un montant total de 5,393 milliards de dinars, etc. Tout cela devait être, selon les documents en notre possession, mis effectivement en œuvre dans un délai d'un mois par le ministre des Finances. Ces mesures seront suivies par la mise en place d'un plan de charge équivalent à un minimum de 30 000 logements sur les programmes publics, dont les contrats pourront être conclus en gré à gré dans le respect des formes prévues par le code des marchés publics. Néanmoins, peu de tout cela aurait été fait et concrétisé dans la réalité. Au jour d'aujourd'hui, la SGP Injab ne compte que 4 groupes alors que le Conseil insiste pour que les entreprises rattachées à Injab soient reployées et organisées en 20 importantes sociétés dans les trois mois qui suivent, soit avant le mois d'avril. Des lenteurs dans l'exécution Ces 4 groupes sont répartis actuellement à travers le pays comme suit : Sogécor et Ola au Centre, Injaco à l'Ouest et Grepco dans la région est du pays. Chacun d'entre eux regroupe une moyenne de 10 entreprises. En outre, il est à noter que plusieurs entités économiques intervenant dans le secteur du bâtiment et dont le dossier d'assainissement avait été validé par les services concernés n'ont pas encore bénéficié d'un plan de charge ni de l'absorption de leurs dettes fiscales et parafiscales. Parmi celles-ci, l'on cite le bureau d'études Basc de Rouiba qui a cessé ses activités ces derniers mois en raison de difficultés d'ordre financier, ou encore la société de viabilisation de réseaux divers VRD+ et la Société de matériaux de construction et corps d'état secondaires (MCCES) qui fonctionnent au ralenti depuis la restructuration des ex-EPLF et leur transfert à Injab en novembre 2009. Les 500 travailleurs de ces deux entreprises n'ont pas perçu leurs salaires depuis plus de cinq mois, malgré les promesses qui leur ont été faites dans ce sens par le ministère de l'Habitat.