Quarante travailleurs d'une société chinoise, ayant en charge la construction du tronçon autoroutier de la wilaya, licenciés abusivement, selon un procès-verbal de l'inspection du travail de Tlemcen, ont décidé d'ester leur employeur en justice. Selon le représentant des travailleurs, ladite société a «mis fin unilatéralement au contrat qui liait les deux parties, sans aucune autre forme de procès». Notre interlocuteur dit, en outre, que ni lui ni ses collègues n'ont obtenu d'indemnisations, comme le stipule la loi. Les travailleurs, en colère, sitôt la décision de l'employeur tombée, ont refusé de signer leur fin de contrat. «Nous ne sommes pas dans la jungle. Si la société n'a plus besoin de nous, il y a des lois qui régissent ce type de licenciements. En plus, ajoutent-ils, l'employeur nous doit toujours des primes, comme celles du transport et du panier». Les langues se délient davantage. «Nous nous sommes tus jusqu'ici, parce que nous craignions de perdre notre emploi ; mais il faut que tout le monde sache que, dans cette société, nous étions vraiment exploités». Les ouvriers, dont des chauffeurs d'engins qui déclarent avoir travaillé de 8 h du matin à 17 h pour un salaire de 500 DA et 700 DA/jour, selon l'activité disent que «les heures supplémentaires étaient assimilées par l'employeur comme une sédition». La plupart des travailleurs, aujourd'hui licenciés, ont été embauchés en 2008.