Les programmes culturels de belle facture, les spectacles divertissants et les soirées artistiques conviviales dignes de ce nom, ne sont que pure utopie. Est révélatrice à cet égard la focalisation des évènements artistiques sur le chef-lieu de wilaya, laissant ainsi sur leur soif de larges pans de la population des autres agglomérations. Après le F'tour, pour se rafraîchir et se départir des effets de la lassitude due au carême, les citadins n'ont pour choix que de s'agglutiner dans les cafés populaires, sur les terrasses des crémeries ou se livrer aux sempiternelles flâneries nocturnes. L'avènement, cette année, du mois de jeûne, en plein milieu de l'été, n'a pas pour autant chamboulé les mœurs locales en matière de distraction et de détente. Surtout que dans une région de l'Algérie profonde comme Mila, les programmes culturels de belle facture, les spectacles divertissants et les soirées artistiques conviviales dignes de ce nom, ne sont que pure utopie. Est révélatrice à cet égard la focalisation des évènements artistiques sur le chef-lieu de wilaya, laissant ainsi sur leur soif de larges pans de la population des autres agglomérations, dont la majorité des citoyens fait, contre mauvaise fortune, bon cœur, et tente, tant bien que mal, de noyer son spleen, tromper la morosité ambiante induite par la canicule et le jeûne et étancher sa soif de détente dans des occupations secondaires. Si bien que ces dernières années, les randonnées pédestres vespérales, en famille ou entre amis, sont devenues une seconde nature chez les amateurs des virées nocturnes. En été, comme durant le Ramadhan après la prière des Taraouih, les grandes artères de la cité et les boulevards grouillent de monde. Cet engouement exceptionnel pour les promenades est motivé, aussi bien par l'envie irrésistible des randonneurs de respirer, de prime abord, un bol d'air, que par l'ambiance créée par les crémeries familiales, les barbecues, les étals proposant une variété d'amuse-gueule et la profusion de commerces d'habillement bien achalandés, jalonnant ces itinéraires. Des couples en solitaire ou accompagnés de leurs enfnants, des mamans, des filles et des jeunes, ne peuvent résister à l'envie de déguster une glace, de consommer un sandwich ou de grignoter pistaches et cacahuètes au détour d'une longue évasion nocturne réparatrice. Cherchant manifestement l'intimité et la discrétion, plusieurs autres familles se retranchent dans les crémeries érigées à l'air libre pour savourer des glaces et des boissons rafraîchissantes, alors que certains pères et mères de famille ne cessent de déambuler d'un magasin à l'autre pour tâter le terrain de la mercuriale en prévision de l'achat d'articles vestimentaires, à l'approche de l'Aïd El Fitr, ou pour le simple plaisir du lèche-vitrine. Légèrement en retrait du brouhaha frénétique et des décibels assourdissants de la rue, une proportion importante de jeunes préfère se réunir sur les petites esplanades des cafétérias et des crémeries pour de longues heures de discussion, autour d'un thé à la menthe, boisson très en vogue, bien arrosé d'inhalation d'amples bouffées de chicha (narguilé).