Le Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF) s'est félicité de la décision du tribunal administratif de Cergy-Pontoise (Val d'Oise). Le tribunal administratif de Cergy-Pontoise (Val d'Oise) a annulé un arrêté pris l'an dernier par le maire de Montreuil (Seine-Saint-Denis), Jean-Pierre Brard (PCF), pour empêcher la tenue d'un défilé de mode féminine islamique, a-t- on appris hier auprès du tribunal. Le tribunal confirmait des informations du Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF), qui s'est félicité de cette « victoire du droit face à l'arbitraire ». Le tribunal, dont la décision date du 21 juillet, a également condamné M. Brard à verser 750 euros au titre des frais exposés à la société Jasmeen, organisatrice du défilé. Le maire de Montreuil, en déplacement en Chine, n'était pas immédiatement joignable hier. M. Brard avait pris le 29 septembre 2004 un arrêté pour empêcher la tenue d'un défilé de tenues pour femmes musulmanes que la société Jasmeen prévoyait d'organiser les 3 et 10 octobre 2004 à l'espace Royal de Montreuil. Dans un communiqué, le CCIF rappelle que M. Brard avait été « vivement encouragé » par l'Union des familles laïques (Ufal), qui lui avait écrit après avoir vu l'annonce du défilé sur un site Internet. L'arrêté stipulait : « Considérant que le défilé de mode vise à démontrer la pertinence d'effets vestimentaires du type hijab ou burka, en banalisant le port du voile en toutes circonstances, considérant que le spectacle du défilé prévu est interdit aux hommes, (...) et qu'il peut en résulter un trouble sérieux à l'ordre public, le défilé de mode est interdit. » « Certains trouveront les procédures juridictionnelles longues, mais elles sont parfois nécessaires pour être rétablis dans ses droits », souligne le CCIF. « Cette décision constitue une victoire du droit face à l'arbitraire désormais récurrent de certains élus et services publics à l'égard de la communauté musulmane, dont il faut se féliciter ». Le CCIF encourage « tous les citoyens musulmans à, systématiquement, porter plainte lorsque leurs droits sont sciemment bafoués ».