Des dizaines de familles, vivant dans la crainte des effondrements, attendent leur relogement. Les mal-logés, les expulsés et autres sans toit appréhendent déjà les aléas de la nature et la rigueur du froid de l'hiver qui approche à grands pas. Ils sont dans l'attente d'un relogement dans le cadre des programmes en cours de réalisation. Chaque commune a pratiquement ses laissés pour-compte qui vivent des promesses répétées par les élus se succèdant à la wilaya. Annaba, chef-lieu de wilaya, n'échappe pas au phénomène, plutôt subit peut-être la plus forte pression en raison de la vétusté de l'ancien parc logements. Il en est ainsi de la vieille ville dont la réhabilitation qui a toujours préoccupé l'administration et les élus, est d'autant plus problématique que l'essentiel du bâti est de statut privé. Les estimations officielles donnent pas moins de 60 MDA annuellement pour prendre en charge les travaux de réhabilitation, chiffres à revoir certainement en raison des prix des matériaux de construction qui ont sensiblement augmenté. Le site est composé de bâtisses privées à hauteur de 76 %, le reste 18 % est géré par l'OPGI et les 6 % sont des immeubles relevant du patrimoine national et bien de l'Etat. Quelque 430 bâtisses sur 602 recensées sont éligibles à la restauration ou à la rénovation. Les familles ayant trouvé refuge au Château Gassiot ont été partiellement relogés. Ceux qui sont en attente ne cessent d'interpeller les autorités sur tous les risques qu'ils encourent. La bâtisse est dans un état de délabrement avancé. Ses ex-occupants, près d'une quarantaine de ménages, ont été relogés d'ailleurs pour les risques potentiels d'effondrement, à la fin des années 1980. Depuis ses «nouveaux locataires» vivent avec la hantise d'un éventuel sinistre. Situation dramatique encore à la cité Attoui de la commune d'El Hadjar où cinq frères à la tête de leurs petites familles partageant le même toit, un appartement de quatre pièces. Ils fondaient beaucoup d'espoirs sur une hypothétique distribution d'un quota de logements. Mais leur rêve ne s'est pas réalisé. Il y a eu récemment l'attribution de 230 logements. A leur grande déception, ils ne figuraient pas sur la liste des heureux bénéficiaires. Ils, ce sont Leur désillusion est d'autant plus grande que le passage de la fameuse commission d'enquête entretenait une petite lueur d'espoir. Ces pères de familles ayant à leur charge 3 à 5 enfants chacun sont demandeurs de logements depuis 1995. Mounir Harzallah, un frère «trouve injuste qu'aucune demande des cinq frères n'aboutisse en dépit du fait que leur situation soit connue de tous, habitants de la cité des 100 logements et des autorités locales. Notre attente n'a que trop duré». En attendant de changer peut-être un jour de standing, la famille Harzallah vit les affres de la promiscuité.