Le collectif du personnel navigant de l'entreprise Hyproc, filiale de Sonatrach spécialisée dans le transport des hydrocarbures, s'est félicité du report par la justice des deux assemblées «du syndicat et du comité de participation jumelées», prévues le 15 septembre dernier au siège de leur entreprise à Oran, et ce, jusqu'à ce que la plainte relative au fonds du dossier soit tranchée. Ces assemblées avaient été annoncées par la direction générale, dans le but d'élire un syndicat regroupant l'ensemble des travailleurs de l'entreprise, ce que les marins ont contesté à travers de nombreuses actions de protestation, dont la plus récente est le sit-in observé devant la centrale syndicale à Alger, il y a deux semaines. Dans un communiqué commun, le personnel navigant a réitéré sa revendication pour la création d'une section syndicale «représentant les gens de la mer conformément au statut et règlement intérieur de l'organisation syndicale UGTA ; et conformément aux dispositions réglementaires algériennes en vigueur». Il a par ailleurs saisi l'occasion pour dénoncer «vivement la violation du règlement intérieur UGTA et la législation en vigueur de la part de l'instance locale UGTA Oran-Sud, l'ingérence de l'union locale dans les affaires de la gestion du comité de participation et le non-respect des orientations de la centrale syndicale ». De ce fait, il a tenu à réitérer sa volonté à «résister aux différentes formes de chantage, pressions et malversations et à lutter pour faire aboutir ses revendications en utilisant tous les moyens légaux pour arracher une représentation syndicale propre aux navigants». Il est important de préciser que la décision du tribunal d'Oran, faisant état de l'annulation des deux assemblées générales, était pratiquement inespérée pour les marins, qui se battent depuis des années pour obtenir un syndicat propre à leur activité. Les nombreux mouvements de protestation, les grèves et les différentes actions en direction des autorités et du secrétariat général de l'UGTA se sont heurtés à l'intransigeance de la direction générale d'Hyproc. «Nous voulons avoir un syndicat des gens de la mer à travers une assemblée générale, du personnel navigant et non ceux du siège qui sont en droit d'avoir leur propre section syndicale. Nos problèmes différent totalement des leurs et la compagnie n'existe que grâce à ses marins...», a déclaré un commandant de bord, membre du comité de participation, lors du rassemblement devant la centrale syndicale à Alger, il y a deux semaines. Il reste au collectif de s'organiser pour tenir rapidement son assemblée générale et élire ses représentants pour aller négocier, avec les responsables de la compagnie, sa plateforme de revendications socioprofessionnelles.