Comme l'avait annoncé El Watan dans son édition du 27 octobre, la FIFA s'est penchée sur le dossier de la Fédération algérienne de football (FAF), jeudi à Zurich (Suisse). Conformément aux prérogatives que lui confère son statut, la commission des associations de la FIFA, que préside le Russe Viacheslav Koloskov, s'est penchée sur cette affaire. Rappelons que c'est à la suite d'informations qui lui sont parvenues au sujet de deux articles du décret 04-10, relatifs à la limitation de la durée du mandat (quatre ans) du président de la fédération, ainsi que le passage de 10 à 30% des experts (désignés par la tutelle), qui ne sont pas (les deux articles) conformes à ses statuts, la FIFA a actionné sa machine, comme elle l'a fait dernièrement avec les fédérations du Niger, d'Ethiopie et même du champion d'Europe en titre, la Grèce. Le 21 octobre, la FIFA avait adressé une première correspondance à la FAF lui demandant « un rapport d'information sur la situation ». La Fédération algérienne de football a fait la sourde oreille, non sans avertir la chefferie du gouvernement et le ministère de la Jeunesse et des Sports dans le cas où... Ne voyant rien venir d'Alger, la FIFA a faxé une seconde lettre à la FAF en date du 25 octobre, l'informant au passage de l'ouverture du dossier FAF le 27 octobre. Contacté, hier, par un confrère, un membre de la commission médias de la FIFA a confirmé que les membres de la commission des associations FIFA ont consacré une partie de leur réunion au dossier en question. Le Russe Viacheslav Koloskov et ses collègues ont pris note du silence de la FAF, malgré les deux lettres adressées à la première instance du football algérien, et arrêté quelques mesures pratiques qui seront communiquées à la FAF, probablement lundi. Des observateurs n'excluent nullement un durcissement de la position de la FIFA à l'égard de la FAF dans le cas où les chapitres incriminés du décret 04-10 ne seraient pas retirés ou mis à niveau par rapport aux statuts de la FIFA. Il est clair, aujourd'hui, que l'instance supérieure du football mondial n'acceptera jamais un quelconque non-respect de ses propres statuts pour quelque motif que ce soit. Le 22 septembre 2004, la commission des associations de la FIFA soulignait (déjà !) que « la commission a fait part de sa plus grande préoccupation quant à l'augmentation sensible de l'ingérence gouvernementale dans la gestion des fédérations de football », conclut le document. Rappelons que la FAF risque une suspension de toute compétition organisée sous l'égide de la FIFA et des confédérations qui lui sont affiliées, si les articles qui sont à l'origine de la montée au créneau de la FIFA sont maintenus dans le décret cité. En 1996, la FAF a vécu la même situation au lendemain du renvoi du bureau fédéral élu, présidé à l'époque par Saïd Amara. Il y a eu une assemblée générale, qualifiée de la honte à l'époque, qui a vite tourné à la farce. La FIFA qui avait enjoint les parties concernées à respecter ses statuts s'est vu obligée d'intervenir en procédant à l'annulation de ladite assemblée générale qui avait porté Mohamed Laïb à la présidence de la FAF et la réinstallation du bureau sortant chargé d'organiser l'assemblée générale sous les yeux du Suisse Zen Ruffinen qui « trônait » dans la salle, suivant avec intérêt l'opération. Attendons donc la suite du feuilleton...