Le texte, dont le contenu n'est pas encore connu des concernés, est loin de faire l'unanimité. Les élus restent partagés dans leur appréciation sur les dispositions contenues dans le nouveau code communal. Le texte, dont le contenu n'est pas encore connu des concernés, est loin de faire l'unanimité, s'agissant du renforcement des prérogatives des APC, une des revendications brandies par toutes les formations politiques représentées localement. Pour M.Lakrouz, P/APC de Rouiba, il s'agit tout simplement de «restriction» des prérogatives des élus. «C'est l'administration qui gère tout. La daïra, la wilaya et le secrétaire général de la commune ont gagné en prérogatives au détriment du président de l'APC et des autres élus, qui n'ont plus aucun mot à dire dans la gestion des affaires des administrés qui les ont élus», a déclaré cet élu d'obédience FFS. «L'APC qui est une assemblée élue n'a plus aucune prérogative dans la gestion des questions courantes suscitant l'intérêt de la population locale». Le logement, constituant une des préoccupations majeures, et l'emploi sont des dossiers gérés par la daïra et les projets d'intérêt général seront ainsi traités par l'administration. «Le secrétaire général représentant l'administration a le droit de regard et de décision sur le budget et les autres affaires à délibération, au moment où le maire perd les siennes», ajoute M. Lakrouz. «Pour réaliser un dos d'âne, c'est le wali délégué qui en signe la décision», explique, ironisant, M.Lakrouz avant d'ajouter. «En clair, le peu de prérogatives sont amputées aux élus et reléguées aux commis de l'administration», résume le maire de Rouiba, pour qui le poste de président d'APC se réduit maintenant à occuper un siège et à affronter, impuissant, sans aucun moyen d'action, la colère de la population qui réclame des solutions pour le logement, le travail, les routes, l'informel, … sur le plan politique, «on a touché aux acquis de 1988. On a réduit du peu de libertés dont les élus disposaient. Une manière de dissuader les jeunes de se lancer dans l'activité politique». C'est dans ce sens qu'abonde M.Benazzou, vice P/APC de Aïn Benian. «Nous nous attendions à plus de prérogatives et à une meilleure implication des élus dans la gestion des collectivités locales, mais là, c'est tout à fait différent», lance cet élu issu de la formation RCD. Le volet relatif à l'association du citoyen en impliquant davantage le mouvement associatif est complètement éludé, selon le même élu. «Il ne reste plus de prérogatives aux élus locaux qui sont la cellule de base», explique-t-il également, non sans souligner que le contenu de ce projet de loi n'est toujours pas connu des concernés. «Un débat s'impose. Le citoyen a également le droit d'être associé, avant que ce texte n'atterrisse à l'APN», a-t-il ajouté. Les élus de la même formation s'estiment donc «déçus» de la copie de ce texte, dont le contenu n'est connu qu'à travers les comptes rendus des journaux, en souhaitant que leur collègues de l'APN participent à l'amendement «dans le bon sens» du projet de loi. Ce n'est pas l'avis de M.Bourouina, P/APC de Sidi M'Hamed, issu du FLN : «Cela fait 4 ans que nous le discutons et débattons à travers les séminaires et rencontres. Il (le texte) répond parfaitement à nos attentes concernant la définition des pouvoirs de l'administration et des élus», explique M.Bourouina. «Le texte est issu des orientations que nous avons soumises à notre tutelle», souligne-il également. C'est surtout le volet régissant les modalités de retrait de confiance que semble apprécier M.Bourouina. «Un terme est mis à l'anarchie caractérisant cet aspect», et d'ajouter que «l'assemblée ne sera plus otage des blocages dus aux retraits de confiance anarchiques qu'on a connus au niveau de certaines APC. Le nouveau code préserve également la souveraineté du conseil communal», selon le maire de Sidi M'Hamed. Un avis partagé par Boudjemaâ Zeioua, P/APC de Raïs Hamidou. C'est aussi «un texte à enrichir avant approbation par l'APN. Les députés veilleront à la rectification des imperfections relevées par les élus locaux», a-t-il déclaré.