Deux membres du bureau de l'association SOS Femmes en détresse ont saisi la justice, accusant la présidente de l'ONG, Mériem Belala, de « gestion unipersonnelle ». Parmi les griefs retenus contre la présidente, « l'ouverture de 2 comptes bancaires auprès de la Société générale Algérie », et ce, sans avoir consulté les membres du bureau. « Je suis censée être tenue au courant en ma qualité de trésorière de l'association et cosignataire dans toute opération financière. Malheureusement, la présidente préfère travailler en solo, en dépit des textes régissant le mouvement associatif », nous a déclaré Halima Sadat, une des plaignantes. Selon notre interlocutrice, l'ouverture des comptes en question, dont 2 chèques-témoins photocopiés et remis à la rédaction, demeure « douteuse ». « L'association est déjà domiciliée dans une autre banque (Crédit populaire d'Algérie). Recourir à une autre institution bancaire sans raison apparente et à l'insu de la trésorière devrait nécessairement susciter la suspicion », ajoute-t-elle. Autre membre à remettre en cause la gestion de la présidente, la vice-présidente de l'association, Mimi Leddada. Celle-ci s'élève contre la « gestion unipersonnelle » de la présidente, en ce qui concerne, notamment, le financement de deux structures de SOS Femmes en détresse par deux ONG étrangères (espagnole et allemande). Selon les plaignantes, la présidente a convoqué une assemblée générale, le 23 juillet 2005, à l'effet de les exclure de l'association. « Notre exclusion a été décidée à la suite d'un courrier que nous avions transmis au ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, le 15 juillet 2005, dans lequel nous avions relevé les dépassements de la présidente. Nous n'avons même été auditionnées. Cela s'était passé en notre absence », relèvent-elles. Et de s'interroger : « Pourquoi n'a-t-on pas exigé de nous un bilan moral et financier avant de nous exclure ? La présidente aurait dû, selon la réglementation, exiger de nous des comptes », ajoutent-elles en précisant que l'instruction est toujours en cours auprès de la justice. Contactée, Mme Belala, confirmant le dépôt de plainte, nous a déclaré que la justice a débouté ses ex- collaboratrices. « Il s'agit de deux éléments qui ont tout fait pour bloquer les activités de notre association. Pas moins de 185 membres de SOS Femmes en détresse ont décidé, en toute souveraineté, de les exclure », a-t-elle indiqué.