La présidente de SOS Femmes en détresse (SOSFD), Mériem Belala, rejette en bloc les accusations portées contre elle par d'anciennes membres de l'association, selon lesquelles la gestion de l'ONG est entachée d'irrégularités comptables, qualifiant les propos de ces dernières de « pures affabulations ». « L'objectif de ces femmes est de porter atteinte à l'intégrité de ma personne et de l'ONG que je préside », a-t-elle déclaré au cours d'une conférence de presse animée, hier, au siège de SOSFD. Et d'accuser ses détractrices d'avoir envahi, le 23 décembre 2006, le centre d'hébergement de l'association (sis à Bobillot, Palais du peuple) « pour violenter des femmes pensionnaires fragilisées ». « C'est à mon tour maintenant de réagir. Je vais saisir la justice par rapport à ces actes ignobles et condamnables », a-t-elle ajouté, pointant du doigt la moudjahida Fettouma Ouzgane, la « meneuse du raid contre les locaux de SOSFD ». Selon Mme Belala, la moudjahida avait agi de la sorte pour une affaire personnelle. « L'animosité que porte Mme Ouzgane contre SOSFD date depuis que nous avons mis fin aux fonctions de sa fille. Cette dernière était employée à l'ONG mais lorsque nous avons jugé que son comportement n'était pas en adéquation avec l'esprit de l'Organisation, nous avons décidé de rompre la relation de travail », explique-t-elle, ajoutant que le licenciement était daté d'août 2005. S'appuyant sur une attestation signée par une ONG espagnole, elle précisera, par ailleurs, que ses bailleurs de fonds, tous européens, sont unanimes quant à la bonne gestion des fonds alloués. Pour Mériem Belala, « il n'y a rien qui puisse attirer le moindre soupçon ». Ceci est la version de Mme Belala. Quant à la version des faits de la partie incriminée, il faut dire qu'elle est tout autre. En effet, avec document à l'appui, la fille de Mme Ouzgane crie sur tous les toits qu'elle n'a jamais été « licenciée mais partie de son propre chef ». « J'ai déposé ma démission en novembre 2006, après avoir dénoncé en vain la manière dont l'ONG était gérée. Je ne voulais pas cautionner les malversations et la gestion opaque », a-t-elle déclaré, en nous remettant une copie de sa démission. Pour rappel, Mme Ouzgane ainsi que deux responsables de SOSFD, toutes exclues de l'association, avaient tenu, il y a quelques jours, une conférence de presse. Toutes les trois, rappellent-elles, ont été évincées par la présidente lors d'une assemblée générale jugée illégale, tenue le 13 juillet 2004. « Mme Belala a tenu cette AG en notre absence. Elle nous a virées pour avoir les mains libres concernant les fonds de l'association », accusent-elles. Les militantes de SOSFD ont évoqué l'ouverture (par Mme Belala) de deux comptes bancaires auprès de Société Générale Algérie, et ce, sans avoir consulté les membres du bureau. Dans un rapport détaillé, une ONG suisse, par ailleurs bailleur de fonds, qui fait état de nombreuses irrégularités dans la gestion de l'ONG, relève le fait que SOSFD « ne possède ni la comptabilité, ni les structures de contrôle nécessaires pour assurer la bonne gestion, ni de centre d'accueil, ni d'au moins six projets en cours, tous soutenus par des bailleurs de fonds étrangers, avec un budget total de 750 000 euros (7,5 milliards de centimes) ». Mme Belala quant à elle dit « désavouer » ce rapport, « car ayant été réalisé par une personne non compétente ». Qui dit vrai ? SOSFD ou les Suisses ?