A l'échelle de l'ensemble du secteur, il existe 8 929 habitations dont plus de 50 % seraient constitués de constructions illicites réparties autour de 13 sites de bidonvilles comptant plus de 150 gourbis. Stigmatisé par un habitat chaotique, une urbanisation anarchique et des conditions de vie difficiles où la notion de non droit prend tout son sens avec la main mise de «prédateurs» de tous poils, le secteur urbain Boudraa Salah est perché sur un relief accidenté délimité à l'ouest par la ville de Constantine, au nord par la commune de Hamma Bouziane, au sud par la cité Bellevue et à l'Est par la verdoyante localité de Ibn Ziad. Ce secteur étiqueté mal famé en raison de la montée en puissance d'une insécurité latente alimentée par des magouilles en tous genres (et notamment le trafic de stups qui n'épargnerait même plus les abords des établissements scolaires de la région) s'étend sur une superficie de 475 ha, de part et d'autre d'une pente à 10 % communément appelée «descente de la mort» pour la simple raison que ce tronçon reliant le vieux Rocher à Hamma Bouziane est régulièrement le théâtre d'accidents tragiques et ce malgré l'interdiction faite aux poids lourds de ne pas emprunter cette voie dans le sens de la descente. C'est dire que ce site tourmenté à souhait réunit tous les ingrédients de la malvie, y compris l'absence d'infrastructures sportives, culturelles et de loisirs. Pour bien planter le décor, il serait bon d'y ajouter un taux de chômage parmi les plus élevés de la ville de Constantine. Dès lors, comment s'étonner que cet agglomérat de quartiers aussi anarchiques les uns que les autres ne soit parfois pris en otage par les loubards du coin en mal de reconnaissance, alors qu'il suffirait peut-être, pour calmer leur courroux et mettre un peu de baume sur leur détresse, d'une écoute à défaut de pouvoir satisfaire leurs attentes les plus pressantes. Pour faire bonne mesure, il faut savoir que les dernières statistiques en date font état, à l'échelle de l'ensemble du secteur, de l'existence de 8 929 habitations dont plus de 50 % seraient constitués de constructions illicites réparties autour de 13 sites de bidonvilles comptant plus de 150 gourbis, si l'on en croit nos sources. Ce qui représente, il faut l'avouer, un bien triste record pour un ghetto accroché à flanc de montagne et dont les plaies béantes sont dévoilées une fois franchies les coulisses de ce quartier hors normes. Et, il ne fait pas bon d'y toucher, même au nom des lois de la République. Preuve en est l'émeute qui en a résulté récemment suite à la destruction manu militari de 26 constructions illicites parmi les centaines répertoriées sur les différents sites de ce secteur urbain. Ces dernières étant particulièrement localisées au niveau des cités Djebbas, Benchergui et El Hattabia, trois greffons parmi les plus hideux de cette zone escarpée. A contrario, on pourrait croire que le parc logement dit normalisé (puisque reconnu et viabilisé par les services compétents de la ville) sort du lot en échappant de fait à la lèpre urbanistique de ce secteur. Niet ! C'est du kif au même. Comprenant trois sites préfabriqués totalisant plus de 1400 chalets, six lotissements et quelques immeubles rongés par l'humidité, les infiltrations d'eaux pluviales et un état de dégradation avancé, ce parc logement est loin d'échapper à la règle. Faisons bonne mesure en notant également la vétusté des réseaux d'AEP et d'assainissement et souligner dans la foulée l'absence d'un lycée ou d'un centre de formation professionnel et d'apprentissage. Ce qui oblige les jeunes riverains postulant à ce type d'établissements à traverser une route ultra dangereuse et crapahuter plusieurs kilomètres durant pour se rendre à leurs établissements respectifs.