L'ambiguïté entourant la question de l'effacement de la dette des agriculteurs perdure depuis des années. L'application des mesures portant effacement de la dette des agriculteurs tarde à s'élargir à d'autres filières relevant du monde agricole dont l'aviculture. Plus d'une vingtaine d'aviculteurs exerçant dans la région de Lakhdaria, à l'ouest de Bouira, et ayant bénéficié de l'aide dans le cadre du dispositif ANSEJ, demandent à ce que la décision du président de la République d'effacer les dettes des fellahs soit appliquée à la lettre. «Nous aussi nous devons bénéficier de cette grâce présidentielle au profit des agriculteurs. Cette décision doit aussi s'appliquer pour nous, puisque nous sommes des fellahs et nous avons tous les documents qui prouvent notre appartenance au secteur de l'agriculture», souligne un aviculteur. Néanmoins, la situation se corsait davantage pour les aviculteurs lorsque l'agence BADR au niveau de la ville de Lakhdaria a décidé de saisir la justice en appelant ces derniers à s'acquitter de leurs créances, sous peine de saisie. Devant une telle situation, les agriculteurs qui espéraient enfin sortir de l'ornière du chômage en montant leurs propres entreprises, ne savent plus quelle voie emprunter. L'ambiguïté qui entoure la question de l'effacement des dettes de l'agriculture ne veut plus prendre fin. «Nous avons toujours respecté le délai de paiement jusqu'au moment où le directeur de la BADR de Lakhdaria nous a expliqué que nous étions concernés par la décision prise par le chef de l'Etat. Mais en octobre 2009, tout a changé. Le nouveau directeur de cette agence nous a signifié, à son tour, que nous devrions payer et qu'il n'y a pas d'effacement de dette en ce qui nous concerne», a-t-il ajouté. En outre, pour mieux se faire entendre et porter leur cause au plus haut niveau, les aviculteurs de la région ont adressé, la semaine écoulée, des correspondances aux plus hautes autorités du pays, notamment la présidence de la République et le premier ministère, en vue de faire aboutir leurs principales doléances que sont l'arrêt des poursuites judiciaires engagées contre eux par la BADR et l'effacement de leurs dettes au même titre que leurs homologues dans la profession à l'échelle nationale. «Nous en appelons à Monsieur le Premier ministre pour intervenir et mettre fin aux poursuites judiciaires de la BADR à notre encontre tout en le sollicitant à user de ses prérogatives en vue de nous faire bénéficier de l'effacement de notre dette, comme l'a décidé Monsieur le Président de la République», soulignent-ils. A rappeler qu'il n'y a pas que les aviculteurs de la région de Lakhdaria qui se plaignent sur ce sujet, mais aussi ceux des autres daïras dont le nombre s'élève à des centaines. Le premier responsable du secteur agricole dans la wilaya, M. Rachid Benaïssa, n'aurait pas voulu recevoir les aviculteurs, à en croire ces derniers. A noter par ailleurs que la filière oléicole est également exclue de la liste des bénéficiaires de l'effacement de la dette. Il y a quelques mois, rappelle-t-on, une rencontre a eu lieu au niveau de la chambre de l'agriculture de Bouira au cours de laquelle les professionnels de la filière avaient, à leur tour, interpellé les hautes autorités du pays, sollicitant de bénéficier, eux aussi, de la décision présidentielle de l'effacement des dettes de l'agriculture.